La grève d'une semaine reconductible à laquelle ont appelé les deux syndicats autonomes de l'éducation nationale (Unpef et Cnapest) a été largement suivie dans les 48 wilayas du pays. Les deux organisations syndicales annoncent un satisfecit quant au taux de suivi qui avoisine les 98%. Une adhésion massive est enregistrée dans les rangs des enseignants des trois paliers, affiliés à l'Unpef (Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation) et au Cnapest (Conseil national des professeurs de l'enseignement secondaire et technique). Contacté hier, Nouar Larbi, secrétaire général du Cnapest, affirme que le taux de suivi estimé à plus de 90% au premier jour du débrayage, «est en constante augmentation» et «que plusieurs wilayas du Sud qui n'ont jamais connu de débrayage, ont fini par rejoindre notre mouvement, notamment la Laghouat où le taux de suivi a été évalué à 91%, Tamanrasset et Illizi». La mobilisation des enseignants traduit encore une fois leur ras-le-bol. «La médiatisation des augmentations salariales mensongères» par le ministère de l'Education nationale la semaine dernière n'a fait cependant qu'augmenter la tension. Le SG du Cnapest estime qu'il y a «un déphasage» entre les lois prônées par le président de la République dans le secteur et les conditions de travail du personnel concerné. «La loi portant sur l'orientation de l'éducation nationale promulguée par le président de la République stipule que le secteur est stratégique et productif, explique M. Nouar. «Donc l'Etat doit mettre le paquet pour améliorer le statut social et les conditions de travail des enseignants pour réussir leur mission. Mais malheureusement, le gouvernement va à l'encontre des aspirations du président de la République et à celles de la famille de l'éducation nationale», tonne notre interlocuteur. A cet effet, il réitère son appel en direction du chef de l'Etat, afin qu'il intervienne pour mettre un terme au malaise social de la corporation, qui a été contrainte de renouer avec le mouvement de protestation. Il ajoute dans le même contexte que deux dossiers importants, à savoir celui relatif aux œuvres sociales et à la médecine du travail, ont été «renvoyés aux calendes grecques». Même son de cloche du côté de l'Unpef. M. Dziri affiche sa satisfaction par rapport à la mobilisation des enseignants et annonce un taux de suivi oscillant entre 90% et 98%. Le syndicat, outré par la manière avec laquelle le ministère a rendu publiques les nouvelles grilles de salaires, préfère ne pas tenir compte des assurances de la tutelle et annonce encore une fois sa détermination à mettre un terme à leurs problèmes socioprofessionnels. Il précise : «Nous voulons des réponses aux trois dossiers soulevés à la commission ad hoc.» L'Unpef réclame, à titre de rappel, la signature de l'arrêté sur la gestion des œuvres sociales, le PV sur la médecine du travail et la révision des indemnités. La réunion tenue dernièrement avec les responsables du ministère n'a pas été fructueuse. Les deux syndicats dénoncent le manque de transparence dans la gestion des dossiers inscrits dans leur plateforme de revendications et accusent la tutelle et le gouvernement d'appliquer «la politique de la fuite en avant». Une situation préoccupante, vu que les établissements scolaires risquent d'être paralysés jusqu'à la fin de la semaine.