Les praticiens de la santé publique sont en grève illimitée depuis trois mois. Le taux de participation est de 100%, selon les syndicats, qui menacent de radicaliser leur action pour l'obtention de leurs droits. Les différents établissements sanitaires publics au niveau de la wilaya d'Alger sont en grève. La grève des médecins généralistes et des chirurgiens dentistes du secteur public a débuté le 23 novembre 2009, celle des spécialistes a commencée le 3 janvier de l'année en cours. Les praticiens de la santé publique exerçant dans les différents hôpitaux et centres de santé visités hier, comme Birtraria, la polyclinique des Annassers et l'EPSP de Sidi M'hamed précisent qu'ils sont en grève depuis trois mois. «La grève est illimitée jusqu'à nouvel ordre», nous ont-ils dit. Les médecins généralistes demandent au ministère de tutelle de prendre en considération «la valeur» de leur noble métier, ils revendiquent leurs droits socioprofessionnels, un statut, de meilleurs salaires qui soient en rapport avec leurs études et recherches ainsi que de meilleures conditions de travail. Selon les généralistes, «par conscience professionnelle, quand un médecin assiste à un accident ou quand quelqu'un dans la rue est pris d'un malaise, il est obligé d'intervenir, mais quand il rentre chez lui, il est confronté à la réalité : pas de logement, pas de moyen de récupération, pas de loisirs…». Et un autre médecin de renchérir : «Dans un centre de santé publique comme celui de Krim Belkacem, on manque d'ambulance et de téléphone.» Il ajoute : «En cas d'urgence, on est obligé de solliciter les automobiliste de passage pour évacuer le malade vers l'hôpital, sinon on utilise nos propres téléphones portables pour appeler le Samu qui met une heure de temps pour arriver à cause de la circulation.» En ce qui les concerne, les assistants médicaux estiment qu'ils sont marginalisés. «Ils ont plus de 5 ans d'exercice mais ils sont payés à 9000 DA par mois.» D'autres réclament leur intégration définitive à l'exemple des vacataires qui sont dans cette situation depuis 1999. Pour les diplômées en psychologie et en orthophonie, on nous dit qu'ils sont toujours considérés comme des ouvriers professionnels catégorie 3 (OP 3). «S'ils veulent plus, ils sont obligés de passer un concours sur épreuve à la faculté car ils n'ont pas le droit de passer le concours dans les organismes qui les emploient.» Les praticiens de la santé, grévistes, précisent qu'un service minimum est assuré dans les établissements hospitaliers pour les cas graves et les cas urgents. Ils ont réitéré l'appel à leurs adhérents à poursuivre leur mouvement de protestation en organisant des sit-in au niveau des établissements hospitaliers à travers les wilayas du pays jusqu'à la satisfaction de leurs revendications.