Le statut d'opérateur économique agréé sera officiellement lancé aujourd'hui à l'occasion d'une rencontre organisée ce matin par l'Agence nationale de promotion du commerce extérieur (Algex). Ce rendez-vous à caractère économique organisé de concert avec la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (Caci) intervient à l'occasion de la journée internationale des douanes. La rencontre en question est placée sous le thème «Douane et entreprise : améliorer la performance par le partenariat» et sa tenue sera rehaussée par la présence du ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub. L'objectif en outre du lancement du statut d'opérateur économique agréé en vertu des dispositions contenues dans l'article 37 de la loi de finances 2010 n'est autre que de parer aux contraintes rencontrées par les opérateurs économiques algériens suite à l'adoption de la LFC 2009. En ce sens, et bien que la LFC 2009 soit en vigueur depuis plus de huit mois, les critiques au sujet de cette mouture juridique venue réglementer l'économie algérienne se multiplient du côté des opérateurs économiques. Ils sont en effet nombreux à dénoncer les lenteurs et les entraves bureaucratiques qui ont frappé de plein fouet les rapports tissés entre les opérateurs algériens et leurs fournisseurs basés à l'étranger. «Le problème se pose surtout avec acuité pour les opérateurs privés faisant dans l'industrie des produits confectionnés en Algérie, en particulier les producteurs pharmaceutiques contraints souvent à interrompre leurs machines de production en raison du temps mis pour l'acheminement de l'étranger aussi bien de la matière première que des équipements.» Le crédoc, une application nécessitant beaucoup de temps Ce dont se plaignent beaucoup d'opérateurs a été confirmé hier par Ammar Ziad, président de l'union nationale des opérateurs pharmaceutiques (Unop). Usant de termes durs, notre interlocuteur a stigmatisé le manque de volonté des autorités publiques qui s'obstinent à ne pas remédier efficacement à la problématique sus-évoquée : «On a toujours établi un constat peu reluisant des conditions et autres contraintes auxquelles font face les opérateurs économiques du domaine de l'industrie pharmaceutique, notamment après l'entrée en vigueur de la LFC 2009, c'est-à-dire depuis plus de huit mois. Mais la situation demeure inchangée bien que nous ayons à maintes fois alerté les autorités.» Le président de l'Unop confirme que les opérateurs économiques ont subi plusieurs fois des situations de rupture de production en raison du manque d'équipements ou de matières premières en provenance de l'étranger. De tels manquements résultent du fait que la LFC 2009 contient l'obligation de faire valoir le crédit documentaire ou Crédoc dans toute opération d'importation effectuée par les opérateurs algériens. Le recours à une telle mesure est contraignant, de l'avis de M. Ziad, dans le sens où sa mise en application dure des mois. Il est vrai par ailleurs qu'au lendemain de la tripartite, la décision a été prise pour organiser des séances de concertation entre les opérateurs économiques et des responsables à différents niveaux, et auxquelles sont associés même les dirigeants de banques dans l'objectif d'assouplir l'application des mesures contenues dans la LFC 2009. Là également, le président de l'Unop ne cachera pas son scepticisme pour ce qui est de l'objectif gagé par ces séances de concertation qui, de son avis, est loin d'être atteint. Le lancement de statut d'opérateur économique agréé pourra-t-il parer aux problèmes que rencontrent les opérateurs algériens ? L'avenir nous le dira.