Le prix des légumes secs restent chers. Ils ne sont plus à la portée des petites bourses. Dans les marchés et les épiceries, ces produits se vendent comme la viande rouge autrefois. Après l'envolée qu'ils ont connue durant l'hiver, période où ils sont très prisés par les consommateurs, les légumes secs restent, dans leur majorité, inaccessibles aux petites bourses. L'arrivée du printemps, synonyme de profusion de légumes frais, n'a pas influé sur les cours des légumineuses dans les marchés de la capitale. Bien au contraire, ces produits demeurent assez chers. Pour preuve, les haricots blancs sont vendus entre 130 et 150 DA le kg selon le calibre. Les lentilles sont cédées entre 150 et 180 DA le kg tandis que les pois cassés sont vendus à 130 DA. Ces prix très élevés inquiètent les ménages qui ne savent plus comment et par quel procédé arrêter cette flambée. D'ailleurs, même les promesses du ministère du Commerce de mettre de l'ordre dans le marché n'ont pu se concrétiser sur le terrain. «En l'espace de quelques mois, les légumes secs ont vu leurs prix augmenter d'au moins 70%», nous affirme un vendeur au marché de Ben Aknoun. Autre légume sec dont le prix a connu une forte hausse, la fève, qui se vend à 140 DA. Idem pour les pois chiches. Plusieurs facteurs expliquent la montée en flèche des prix des légumes secs. En premier lieu, la faible production nationale qui a sensiblement baissé ces dernières années. «Ce sont les importateurs et les distributeurs qui font grimper les prix», essaye d'expliquer un marchand à El Biar. Et la tendance n'est pas près de s'arrêter si l'on voit les prix pratiqués sur le reste des marchés de la capitale. Malgré la volonté des pouvoirs publics d'arrêter la saignée des ménages à travers la mise en place d'un organe de régulation des produits alimentaires de base et dont la mission est aussi de fixer les prix des légumes secs, voire l'instauration d'une éventuelle subvention étatique, il n'en demeure pas moins que la flambée des prix des légumes secs ne connaît pas de limites. Pis, cette situation ne s'explique que par «l'absence d'une politique de gestion des stocks», note un économiste qui rappelle que «pareille situation est propice à la spéculation». Au final, ce sont les citoyens dont le pouvoir d'achat s'érode d'année en année qui sont victimes de la désorganisation flagrante du marché national. En plus, les répercussions de l'adhésion de l'Algérie à différents espaces commerciaux se font sentir. Notre pays se voit submergé par des produits étrangers, y compris les légumes secs, et ce, au détriment de la production nationale. D'aucuns auront constaté depuis plusieurs années déjà que des centaines de produits importés sont vendus moins chers que des articles locaux. Les opérateurs économiques ont tiré à maintes reprises la sonnette d'alarme, estimant que ce processus met en péril l'outil national de production.