Comme nous l'avons prédit dans notre édition d'hier, le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) a décidé lui aussi, à l'instar de l'Unpef, de geler sa grève, appelant les enseignants à reprendre le travail dès aujourd'hui, tout en ayant en ligne de mire les autres revendications «inaliénables». Les pressions de la tutelle semblent avoir porté leurs fruits, malgré une résistance de la base jusqu'au-boutiste qui ne voulait rien entendre, menaçant même de démission collective tant que toutes les revendications ne sont pas satisfaites. C'est à l'issue d'un Conseil national marathonien tenu lundi et qui s'est poursuivi jusqu'à 3 heures du matin hier que le Cnapest est parvenu à cette décision qui était difficile à se dessiner d'autant plus qu'au bout de plusieurs heures de «tractations», les pour et les contre étaient au coude à coude pour qu'enfin les partisans de la reprise l'emportent avec «un score étriqué». 23 wilayas sur les 45 représentées au conseil national extraordinaire du Cnapest ont opté pour la reprise contre 22. Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, le Cnapest appelle ses adhérents à la reprise du travail dès aujourd'hui, «tout se réservant le droit de renouer avec la protestation au cas où le ministère de l'Education nationale ne lève pas les sanctions qui touchent les enseignants grévistes, ainsi que la réintégration des enseignants révoqués» suite à l'application des décisions du ministère. En effet, confirmera Messaoud Boudiba, le chargé de la communication de cette entité syndicale, «certains enseignants ont fait les frais de décisions arbitraires notamment à Oum El Bouaghi, Tissemssilt, Laghouat et Djelfa». Pour M. Boudiba, qui revient sur les conditions du déroulement du conseil national, «il n y a aucune implosion au sein du Cnapest, contrairement à ce que certains avancent, les débats s'étant déroulés dans la transparence». Dans le même communiqué, le Cnapest dénonce l'armada d'arbitraires utilisée par le ministère contre les enseignants, notamment l'installation de 3 commissions «contre l'enseignant dont le seul tort est d'avoir demandé l'amélioration de ses conditions socioprofessionnelles». Le Cnapest rappelle également son maintien des autres revendications et en appelle à l'intervention du président de la République pour résoudre les problèmes du secteur. Maintenant,place au rattrapage Question de taille cependant pour la suite des «évènements». Maintenant que la sagesse a repris ses droits, et les cours leur cheminement, comment procéder pour rattraper le temps perdu ? Si le ministère a d'ores et déjà pris les devants en annonçant à la faveur de sa rencontre avec les parents d'élèves des mesures en vue de rattraper le retard accusé, en ayant entre autres, recours à plusieurs options soit «en déduisant une semaine des vacances de printemps ou en dispensant les cours tous les samedis durant un mois», les deux syndicats ne l'entendent pas de cette oreille. Pour le Cnapest, «nous allons d'abord évaluer la reprise des cours avant de trancher ces questions», souligne M. Boudiba qui affirme que dans ce sens des propositions seront faites par la base que nous avons appelée à se réunir en assemblées générales. " Nous allons aussi voir avec notre partenaire, l'Unpef», dit-il. Qualifiant la reprise des cours par ses adhérents de normale, l'Unpef, de son côté estime que «c'est aller vite en besogne que de décider d'amputer les vacances», considérant par la voix de son chargé de communication, Messaoud Amraoui, que le gros du retard induit par la grève de l'année dernière a déjà été rattrapé. «Nous refusons les pressions de la tutelle», dit-il. Cette question (rattrapage) doit constituer le point nodal dans toute discussion dans les semaines à venir d'autant qu'il ne reste plus beaucoup de temps avant la fin de l'année. La commission nationale des programmes se réunira le 25 mai prochain pour fixer la date de fin des cours».