A chaque commémoration de la journée nationale des personnes handicapées, des initiatives sont lancées à travers les quatre coins du pays pour apporter un certain réconfort à cette frange vulnérable de la société. Mais l'on oublie souvent que ces personnes sont des citoyens à part entière, qui ont besoin d'assistance et de prise en charge durable. L'Algérie compte, selon les chiffres officiels rendus publics par le ministère de la Solidarité, deux millions de handicapés. Les associations qui activent dans le secteur affirment que ce chiffre est en deçà de la réalité et avancent 4 millions, soit plus de 10% de la population algérienne. Selon l'OMS, elles sont quelque 3 millions à souffrir d'un handicap dans notre pays et 1,8 million invalides physiquement. En l'absence d'une enquête nationale qui pourrait recenser cette partie de la population, le chiffre réel reste donc difficile à déterminer. Toutefois, le ministère de la Solidarité a lancé en 2009 une enquête pour cerner le nombre et les conditions de vie de ces personnes aux besoins spécifiques. Et quel que soit le chiffre réel, les associations estiment que la situation est intenable pour la plupart des personnes atteintes d'infirmité, particulièrement sur le plan financier. La plupart des associations activant dans le but d'apporter le soutien aux personnes atteintes d'infirmité ont de tout temps revendiqué la revalorisation de la pension qui a été revue à la hausse en 2007, pour atteindre 4000 DA. Une somme dérisoire et qui accuse souvent un retard dans son versement. En outre, cette pension ne concerne que les personnes handicapées à 100%. Alors qu'advient-il des autres catégories ? Selon l'OMS, «la santé mentale est aujourd'hui reconnue comme un problème de santé publique». En 1998, la proportion des handicapés mentaux était de 460 pour 100 000 habitants, soit 619 pour 100 000 habitants chez les hommes, et 331 pour 100 000 habitants chez les femmes, en Algérie. Chiffre qui serait passé en 2009 à 495 pour 100 000 habitants. La loi n° 02-09 du 8 mai 2002 relative à la protection et à la promotion des personnes handicapées accorde, cependant, de nombreux avantages à ces personnes, notamment l'attribution de pensions. L'Etat prend en charge, par ailleurs, les frais de leurs soins médicaux et ceux de leur rééducation fonctionnelle. La loi stipule aussi l'insertion sociale et professionnelle à travers l'obligation faite à tout employeur, public ou privé, de consacrer au moins 1% des postes de travail aux personnes handicapées. Les employeurs qui ne se soumettent pas à ces obligations légales sont tenus de verser au fonds spécial de financement de l'activité de protection et de promotion des personnes handicapées une contribution financière.