Les personnes aux besoins spécifiques sont en quête permanente d'autonomie que seule la loi protège du mépris. L'Algérie est désormais signataire de la convention de l'ONU relative aux droits des handicapés. Un document assorti de son protocole facultatif relatif aux communications, a été adopté consensuelle ment par l'ONU, le 13 décembre 2006. Ce nouveau document global et intégré de protection et de promotion des droits et de la dignité de cette catégorie sociale a été paraphé par notre pays au mois d'avril dernier. Ce texte, qui concerne six cents cinquante millions de personnes handicapées dans le monde, dont 3.000.000 de handicapés algériens, vise à promouvoir, protéger et assurer la pleine et égale jouissance de tous les droits de l'homme et de toutes les libertés fondamentales par les personnes handicapées et à promouvoir leur dignité intrinsèque. De facto, la législation algérienne qui est déjà mise en branle pour la cause de cette frange vulnérable, notamment à travers les amendements apportés au Code de la famille en 2005, se dote aujourd'hui de nouveaux mécanismes. Ces derniers sont censés éliminer les pratiques discriminatoires qui marginalisent et négligent les personnes handicapées. De fait et à la veille du 14 mars, Journée internationale de la personne handicapée, les magistrats de la République se réunissent en session de «mise à niveau» qui leur permettra d'actualiser leurs connaissances et de maîtriser l'arsenal juridique existant dans les nouveaux textes juridiques ainsi que les amendements portés au Code de la famille en février 2005. Ainsi, la cour de Ghardaïa a lancé, ce week-end, un cycle de conférences au profit des membres de la société civile et autres partenaires de justice de la wilaya ayant trait aux différentes lois et réglementations à caractère juridique portant sur les droits des handicapés et la famille. Ces conférences, organisées dans le cadre de la célébration de la Journée nationale des handicapés, ont trait au ´´ rôle de la justice dans la préservation des handicapés´´, ´´l'assistance judiciaire´´, ´´les droits des handicapés dans les lois de la sécurité sociale´´ et ´´la prise en charge des droits des handicapés´´. Ce cycle de conférences s'étalera jusqu'au 19 mars. Les organisateurs estiment que ces conférences constituent ´´un cadre idéal pour informer la société civile sur les droits des handicapées dans notre pays´´. Parmi les écueils sur lesquels bute notre pays en matière de droits dédiés aux personnes handicapées, figure la difficulté à assurer l'égalité d'accès aux programmes et prestations de retraite. Puisque, estiment certaines sources, dans la législation algérienne relative à la retraite, il n'y a pas de dispositif particulier pour les travailleurs salariés présentant un handicap. Au cas où l'Algérie ratifierait la convention de l'ONU elle aura à faire l'effort d'une transposition du texte onusien en droit interne. Certes, les pouvoirs publics ont mis la logistique et les programmes nécessaires pour l'accompagnement des handicapés. A l'instar des 35 écoles pour les jeunes sourds-muets, 18 pour les non-voyants, 6 pour les enfants souffrant de difficultés respiratoires, 82 centres pédagogiques pour les enfants inadaptés mentaux et 3 centres pédagogiques pour les handicapés moteurs, tels qu'annoncés par le chef de l'Etat. Ce dernier a d'ailleurs mis à leur disposition un haut conseil qui prendra en charge leurs doléances. Une bonne partie de ces personnes se débat dans des problèmes chroniques, tels le non-aménagement d'espaces adéquats à leurs déplacements et l'habitat.