L'année 2010 a été marquée par une tendance haussière des prix du sucre sur les marchés mondiaux. Une hausse qui n'a pas tardé à se répercuter sur le marché national et qui risque de persister. Diverses analyses et approches ont été développées sur les raisons de cette hausse sur le marché international, dont la principale cause était celle de l'appauvrissement des stocks mondiaux. Cela est dû essentiellement aux rendements plus faibles que prévus dans certains pays grands producteurs comme la Thaïlande et le Mexique, et qui pourraient entraîner une diminution de la production par rapport à l'an passé. La réduction des stocks est liée, selon les explications fournies par des spécialistes, à l'instabilité climatique (intempéries et inondations pendant plusieurs jours), qui semble avoir jeté son dévolu sur les récoltes de sucre pour la saison 2009-2010. Un retard de la production en Inde et au Brésil a été accusé, faisant que le cours du sucre sur le marché mondial a augmenté de façon spectaculaire pour atteindre 776 dollars la tonne en janvier 2010. En mars, les prix ont connu une chute spectaculaire, mais les stocks mondiaux sont toujours au plus bas du fait d'une très mauvaise récolte de canne à sucre au Brésil et en Inde, considérés comme les deux premiers producteurs mondiaux. Les prix continuaient à reculer. Dimanche, le sucre blanc livrable en mai ne valait plus que 528 dollars la tonne à Londres, contre son record enregistré fin janvier. L'Inde, principal consommateur et producteur mondial, a revu à la hausse ses prévisions de production de 5%, ce qui a pesé sur les prix. L'Inde, qui n'a produit que 14 millions de tonnes en 2008-2009, se voit même contrainte d'importer 6 millions de tonnes de sucre blanc, cette année. Le Pakistan, le Bangladesh et l'Iran ont procédé également à des achats. Sans compter les autres importateurs traditionnels d'Afrique, du Moyen-Orient, d'Asie et la Russie qui vont fatalement se tourner vers le marché mondial. Cette tension entre une offre restreinte et la demande en hausse a fait grimper les cours. L'Organisation internationale du sucre estime que le fossé entre l'offre et la demande devrait s'élever à 9,42 millions de tonnes sur la saison 2009-2010, contre 7,3 millions de tonnes auparavant. Une situation critique que, si elle perdure, les réserves vont s'épuiser.