La tendance haussière des prix du sucre sur les marchés mondiaux se poursuit encore pour ce début d'année 2010. Une hausse qui s'est répercutée sur les prix de cette matière alimentaire de large consommation sur le marché interne. En effet, le prix du kilo de sucre oscille, depuis quelques jours, entre 85 et 90 dinars. Une hausse qui n'est pas près de s'estomper au vu des récentes données sur la production en baisse dans plusieurs pays. La maison de courtage Czarnikow, basée à Londres, la plus renommée sur le marché mondial, a évoqué, hier, dans son dernier rapport, une "insuffisance des stocks mondiaux qui ne suffiront pas à compenser une deuxième année successive de déficit en 2009/2010". Les experts relèvent que la situation ne sera pas meilleure pour cette année. En cause, le déficit mondial qui devrait atteindre 13,5 millions de tonnes pour la deuxième année consécutive. Cela est dû essentiellement aux rendements plus faibles que prévus dans certains pays grand producteurs comme la Thaïlande et le Mexique, et qui pourraient entraîner une diminution de la production par rapport à l'an passé. Pour Czarnikow, "même si ces pics pourraient être de courte durée, il semble que l'ère du sucre peu cher est bel et bien terminée". Face à cette situation des plus inquiétantes pour bon nombre de pays importateurs, la Commission européenne a envisagé une solution qui déplait aux pays producteurs. Celle de mettre sur le marché 500 000 tonnes de plus d'ici juillet, s'ajoutant à son quota annuel de 1,34 million de tonnes de sucre subventionné. L'UE a justifié cette décision par une "situation exceptionnelle de pénurie et de cours élevés sur le marché mondial", promettant qu'il s'agissait d'une mesure "temporaire". Une décision qui va, selon le Brésil, la Thaïlande et l'Australie, à "l'encontre des règles de l'Organisation mondiale du commerce". D'aucuns estiment déjà qu'un nouveau bars de fer pourrait apparaître entre la Commission européenne et ces pays dans les prochaines semaines. Pour rappel, en 2005, les trois pays susmentionnés, ont eu gain de cause après une plainte à l'OMC contre l'Union européenne obligeant Bruxelles à éliminer ses subventions aux exportations de sucre qui dépassent son quota. Des signes qui ne laissent pas présager un retour à la normale pour les prix du sucre durant cette année encore.