Hier, il y avait comme une odeur de printemps. L'air était encore assez frais pour dissuader ceux qui ont l'habitude de tirer plus vite que leur ombre pour alléger la tenue et éclater les couleurs aux premières éclaircies du ciel. Evidemment, ceux qui travaillent ont du mal à aller travailler, mais les temps sont durs et il fallait s'y résoudre, même quand il fait aussi beau et qu'on vient de sortir d'un froid de canard. Le printemps est presque là, s'il ne change pas d'avis aussi rapidement que ceux qui allègent les tenues et éclatent les couleurs et les enfants ont repris le chemin de l'école depuis trois jours pour… prendre des vacances à partir de demain. N'est-ce pas que la grève, c'est des vacances qu'on appelle autrement ? Hier, il n'y avait ni vacances ni grève et pourtant les routes menant aux grands espaces étaient combles. «Ce sont les hirondelles qui font le printemps, pas le calendrier», disait le poète. Et le soleil, alors ? Même parasité par un petit vent frais, il aurait suffi à encombrer des «grands vents». Vous vous rappelez cet espace longeant l'autoroute à partir de Ben Aknoun qui devait être dédié au pique-nique et au jogging des algérois ? Eh bien, il a changé d'avis au bout de quelques jours, pour accueillir le plus grand parc d'attraction «d'Afrique d'Algérie». Il n'y a toujours pas de parc, mais on a renoncé au pique-nique et au jogging, ce qui est une étape importante dans la réalisation du projet. Il y a aussi une clôture, des palmiers rachitiques, des lampadaires et un pont reliant les deux côtés de l'autoroute. C'est original, un parc construit des deux côtés de l'autoroute, surtout quand le parc n'existe pas, puisqu'aux dernières nouvelles, les «grands vents» auraient encore changé d'avis après avoir déjà abandonné l'idée du méga pique-nique. Du plus grand parc d'attraction d'Afrique d'Algérie, on dit que seule a été retenue la… promotion immobilière qui devait «l'accompagner». On ne sait pas qui des deux devait accompagner l'autre, mais tout le monde vous dira que les frères arabes ont ramené leur investissement à «l'essentiel». Mais il n'y a même pas de promotion immobilière. Hier, il faisait beau. Les palmiers auraient pu accueillir un merveilleux pique-nique. On sait qu'ils sont rachitiques, mais on n'a pas besoin de leur ombre. Il y avait du soleil mais le petit vent frais qui le parasitait était suffisant pour protéger de ses rayons. Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir