Alors que le torchon brûle entre les syndicats de la santé et le ministère de tutelle, après les déclarations du premier responsable du secteur, dans lesquelles il appelle ces derniers à plus de retenue, tout en affirmant qu'il prendra les dispositions nécessaires, la grève étant déclarée illégale, les voies du dialogue semblent reprendre le dessus à la faveur d'un appel du ministère en direction du SNPSP pour la reprise aujourd'hui des réunions de conciliation. Interrompues unilatéralement par les syndicats, ces réunions de conciliation n'ont pas servi à avancer dans le sens du règlement du conflit, estime Lyes Merabet, président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), qui s'étonne que cette énième invitation vienne au moment où les relations sont vraiment tendues entre les deux partenaires sociaux. «Nous allons effectivement nous rendre à la réunion, c'est la loi qui le dicte, dans l'espoir de voir le dialogue prendre enfin la bonne direction», nous dira encore M. Merabet, qui rappelle que son syndicat s'inscrit dans cette logique. «Nous espérons avoir à discuter des propositions concrètes, sinon, il ne sert à rien d'entendre un discours évasif, comme c'était le cas dans les précédentes rencontres», déclare notre interlocuteur, qui souhaite que la démarche entamée avec la présidence de la République aboutisse. «Il y a une démarche dans laquelle on s'est inscrit, maintenant que les solutions viennent de la présidence ou via le ministère, c'est la même chose», constate-t-il, tout en se déclarant confiant quant à la logique adoptée par les praticiens. Pour rappel, les praticiens de la santé publique ont conditionné les réunions de conciliation au traitement du point relatif au statut particulier dont ils demandent l'amendement, car la mouture publiée au Journal officiel n'est pas celle sur laquelle se sont mis d'accord le ministère et les syndicats. La tutelle, quant à elle, veut s'attaquer au point relatif au régime indemnitaire, alors que ce dernier, considèrent les praticiens, n'est qu'une partie du statut particulier. La dernière réunion entre le Snpsp et le ministère n'a pas eu lieu en raison du retrait des praticiens après avoir constaté l'absence des représentants de la fonction publique et de ceux de l'inspection générale du travail. Un PV minute de carence a été signé entre le secrétaire général du ministère de la Santé et le président du SNPSP.