«La tutelle continue dans son harcèlement.» Les enseignants affiliés au Conseil des lycées d'Alger (CLA) observeront, aujourd'hui, suite à l'appel de leur syndicat, une journée de protestation qui sera suivie d'un rassemblement devant le ministère de l'Education. Par ailleurs, un groupe d'enseignants sera dépêché pour transmettre les huit points de leur plate-forme de revendications au premier responsable du secteur. Cet appel à la grève est motivé, selon ce syndicat, par la vague d'intimidation et de répression exercées par la tutelle à l'encontre des enseignants, notamment à travers des plaintes judiciaires déposées contre un bon nombre d'enseignants activant au sein des syndicats non encore agréés. Les responsables du CLA se montrent très confiants quant au suivi qui «sera massif», selon leurs prévisions du moment, explique-t-on, et que les enseignants sont conscients de la situation qui prévaut actuellement dans le secteur et qui reste selon eux, inacceptable. Après la grève du Cnapest considérée comme étant illégale par la tutelle laquelle, de son côté a menacé de prendre tous les dispositions nécessaires pour sanctionner dans le cadre de la législation, tous ceux qui ont piétiné les lois, le CLA décide en dépit de tout cela de prendre le risque et observer cet arrêt de travail. A analyser la situation, même le recours systématique de la tutelle à la justice ne semble être d'aucun effet sur cette machine qui une fois mise en branle ne veut plus s'arrêter, jusqu'à, nous dira un syndicaliste, l'obtention de gain de cause. En tout cas, le ministère continue à faire appel à la justice pour trancher sur le cas des enseignants «rebelles». Pour preuve, les sept membres du bureau national du Cnapest ont été pour la troisième fois déférés devant la justice par le ministère de l'Education. «J'ai reçu, hier, la visite d'un huissier de justice qui m'a remis une convocation de la part de la chambre administrative pour le 8 mai», nous déclare un des sept membres. Le motif de cette convocation est relatif, selon notre interlocuteur, à l'activité des ces personnes au sein d'un syndicat non encore agréé. «La tutelle continue dans son harcèlement» se désole-t-il, puis se demande «quel sera l'aboutissement de cette affaire?». Nul n'est capable de répondre à cette interrogation du moment que rien n'est maîtrisable vu l'état actuel des choses. Par ailleurs, un enseignant membre du Cnapest d'Annaba a été, selon notre interlocuteur, suspendu de ses fonctions et arrêté le vendredi dernier pour avoir activé dans un syndicat non reconnu. Cette information a fait l'effet boule de neige sur la corporation des enseignants de cette ville qui ont observé, hier, un arrêt de travail pour contester les mesures arbitraires de la tutelle. Le Cnapest a, de son côté, contacté le président des associations des parents d'élèves afin de discuter de la situation et trouver éventuellement un consensus entre les deux parties en conflit. «Il peut faire le médiateur et essayer de débloquer la situation» nous dira notre interlocuteur. Pour rappel, le Cnapest tiendra son prochain conseil national le 28 mai prochain et des décisions seront prises à cet effet.