Décidément les fuites de pétrole n'en finissent pas de se produire, en polluant l'oued Amarigh, qui prend source des chaînes montagneuses des Bibans. En effet, alors que la première fuite, qui s'est produite l'an dernier à Béni Mansour (90 km au sud de Béjaïa), n'en finit pas de polluer ce cours d'eau, et comme un malheur n'arrive jamais seul, une autre fuite dans le pipe-line, sis en amont de l'oued Amarigh, a eu lieu il y a de cela une vingtaine de jours, au lieudit Tizi Kachouchène, une localité située dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Cette autre catastrophe écologique vient compliquer encore les choses, et se greffer à une situation qui devient de plus en plus critique. La rivière de l'Amarigh, comme nous l'avons constaté vendredi dernier, est devenue telle une rivière d'essence, d'où une forte odeur de pétrole s'en dégage. De loin, l'eau est chatoyante, signe d'une pollution, à la surface des couches visqueuses et noirâtres flottent et se dilatent au gré du courant d'eau. Sur les berges, nous avons constaté des dépôts de pétrole et des galets noircis par ce liquide. Cette pollution grave au demeurant, n'a malheureusement suscité aucune réaction de la population locale, ni des pouvoirs publics, c'est comme s'il s'agissait d'un fait banal. Alors que le pétrole pourrait s'infiltrer dans la nappe phréatique (si ce n'est déjà le cas) sachant que les forages des communes de Boudjellil, Tazmalt, Aït R'zine et Ighil Ali, sont implantés sur les berges de l'oued Sahel, lequel est contaminé à son tour d'après notre constat. Le pétrole a fait du chemin, et les oueds (Amarigh et Sahel) risquent encore d'être pollués pendant des mois, voire des années, étant donné que l'essence est une matière très polluante.