La commune de Aïn Bénian accueille sur son territoire plusieurs projets portant création de nouvelles cités, dont les logements sont attribués à des familles venues d'autres localités de la capitale. Entre-temps, l'APC a sur les bras quelque 9500 demandes de logement formulées par les citoyens et qui restent à satisfaire. Les services de l'APC de Aïn Bénian ont enregistré jusqu'ici quelque 9500 demandes de logement, affirme au Temps d'Algérie Kamel Benazzou, vice-président à l'APC chargé de l'urbanisme. Sur les 9500 demandes formulées par la population, 6000 ont été déposées dans le cadre du logement social et 3500 dans celui du logement social participatif (LSP), précise M. Benazzou. Cette forte demande est prise en charge de façon marginale, alors que la commune reçoit sur son territoire, notamment au Plateau, des chantiers de construction de plusieurs milliers de logements attribués à des gens venus d'autres localités de la capitale. «Aïn Bénian n'a pas bénéficié d'un quota conséquent de logements», confirme le vice-président. Parmi les demandeurs de logement figurent les habitants des vieux immeubles construits tout au long du front de mer. Ces bâtisses menaces ruine dans la plupart des cas. Le recasement de leurs occupants devait se faire, précise M. Benazzou, dans le cadre de la prise en charge des effets du séisme de mai 2003 qui a fragilisé davantage le tissu urbain de l'ancienne ville. Les immeubles, dont la plupart sont construits à l'époque coloniale, sont aussi fragilisés par l'érosion de leurs structures, au vu de leur proximité avec la mer. Les résidants dans ces bâtisses s'impatientent toutefois devant l'immobilisme des autorités locales, surtout la wilaya déléguée de Cheraga territorialement compétente. «On reçoit le plus souvent à l'APC des gens qui viennent s'informer sur le développement de ce dossier», indique-t-il. Comme seule réponse, ajoute le vice-président, l'APC rétorque, le plus souvent aussi, que «le dossier est au niveau de la circonscription administrative de Cheraga». En plus des immeubles vétustes du front de mer, l'APC fait face au même problème au centre-ville. «Il y a des bâtisses qui menacent ruine mais qui sont toujours occupées», affirme M. Benazzou. Selon lui, l'APC cherche à faire évacuer ces familles «à titre préventif», sachant que les constructions menacent de s'effondrer à tout moment. Mais l'opération peine à se concrétiser devant, entre autres, le refus de certaines familles de quitter les lieux pour des raisons quelquefois justifiées. «Il y a des bâtisses qui sont occupées par plusieurs familles. Au moment de leur évacuation, on leur propose un seul logement de type F3, ce qui ne les arrange pas», explique-t-on. L'opération a même produit l'effet contraire à celui attendu. D'après le vice-président, «il y a eu des familles qui ont été évacuées et qui ont regagné les lieux après». Pourquoi ? C'est que les bâtisses évacuées n'ont pas été démolies sur-le-champ, encourageant ainsi leur squat. La démolition ne s'est pas faite à temps parce que les immeubles relèvent dans certains cas de la propriété privée. Autrement dit, c'est au propriétaire de procéder à la démolition à ses frais. L'APC rencontre beaucoup de difficultés à se faire entendre à ce sujet. Aussi, il a fallu introduire l'affaire en justice avant de procéder à quelques démolitions dans le voisinage du siège de la mairie. En définitive, si le propriétaire ne prend pas en charge lui-même l'opération, c'est l'APC qui prend le relais et ordonne la démolition à la charge (financière) du propriétaire. Pour commencer, ces derniers seront mis en demeure de démolir leurs bâtisses.