Les dernières mesures prises à l'encontre des conducteurs dangereux et consignées dans le nouveau code de la route ont fait baisser le taux des accidents de la circulation à hauteur de 30%, a annoncé le ministre des Transports, Amar Tou, hier lors d'une conférence à l'université de Bouzaréah (Alger). Le premier responsable du département des Transports se réjouit de l'efficacité de l'application des dernières mesures décidées par la tutelle pour lutter contre le fléau des accidents de la circulation. Selon lui, les accidents de la route ont baissé de 30% dans un court laps de temps, et ce, depuis l'adoption du nouveau code de la route en janvier dernier. M. Tou pense cependant que le chemin est encore long en matière de lutte contre les accidents de la circulation. Pour le conférencier, c'est le comportement des conducteurs qui est appelé à se réformer. Les automobilistes doivent faire preuve de plus de civisme sur les routes. Cela étant, le ministre a rappelé que 90% des accidents de la circulation sont provoqués par le facteur humain. «Il n'y a aucun sens de civisme chez bon nombre de conducteurs», a-t-il encore insisté lors d'un point de presse à l'issue de la conférence. Sur le terrain, le travail des associations de lutte contre les accidents de la route n'est pas négligeable, mais leurs voix ne trouvent pas assez d'échos dans la société. Le ministre des Transports a indiqué à ce propos que la sensibilisation reste le meilleur moyen pour éviter les drames, tout en rappelant à cette occasion que tous les secteurs sont appelés à contribuer à cette lutte, notamment les établissements scolaires. L'ampleur des accidents de la circulation demeure plus qu'inquiétante. A titre de comparaison, en France, le parc immobilier se compose de 37 millions de véhicules et, en moyenne, 12 décès sur 100 000 sont comptabilisés. En Algérie, la moyenne est largement supérieure : sur un parc de 4,5 millions de véhicules, 82 décès sont enregistrés sur 100 000 véhicules. Avec ces statistiques, l'Algérie totalise annuellement plus de 4000 morts sur les routes. C'est la raison pour laquelle le nouveau code de la route est répressif, a indiqué le ministre des Transports, qui a rappelé que lorsqu'il y a mort d'homme, l'emprisonnement du conducteur responsable du drame, directement ou indirectement, n'est pas exclu. De son côté, le directeur du centre national de la prévention et de la sécurité routière, Boudhrifa Hammou, a présenté une étude sur les facteurs et les causes influençant le comportement des usagers de la route. Détaillé et assez riche en informations, le seul point qui n'a pas été évoqué dans l'étude est la responsabilité des pièces de rechange défectueuses à l'origine des accidents de la circulation. A ce propos, le ministre dira lors du point de presse que «cet aspect reste à prouver», sans nier l'existence de pièces contrefaites sur le marché national.