Lors d'une conférence de presse qu'ils ont animée hier à Alger, les docteurs Merabet, président du SNPSP, et Yousfi, président du SNPSSP, ont déclaré que le mot d'ordre de grève est maintenu jusqu'à nouvel ordre. Dans une déclaration, l'intersyndicale des praticiens de la santé publique, constituée du SNPSP et du SNPSSP, tous deux affiliés au Snapap (syndicat autonome), dénonce avec vigueur «la batterie de mesures répressives qui viennent d'être prises à l'encontre des praticiens grévistes, à travers lesquelles le droit de grève consacré par les lois de la République se trouve bafoué». Les docteurs Yousfi et Merabet confirment que la décision prise par le ministère de tutelle est une «nouvelle atteinte aux libertés syndicales» qui édifie les deux syndicats sur «l'incapacité» des pouvoirs publics à prendre en charge leurs revendications socioprofessionnelles. Des revendications, précise l'intersyndicale, «pourtant reconnues légitimes par toutes les instances aussi bien administratives que politiques approchées durant la grève». Les deux leaders syndicaux ajoutent qu'«au-delà de l'atteinte aux droits d'une corporation, l'intersyndicale dénonce dans ces mesures une politique de mise à mort programmée de la santé publique, décidée par le gouvernement et mise en œuvre par le ministère de la Santé. Ce dernier justifie ces mesures par des décisions de justice qui n'ont jamais été notifiées à ce jour aux syndicats en grève, et par le souci de préserver la pérennité du service public de santé qui n'a jamais été mise en péril par la grève en raison d'un large service minimum», ont-ils souligné. Pour les deux syndicats, «l'allégation d'abandon de poste» envers les grévistes qui sont toujours à leur poste pour obligation de service minimum est un «mauvais alibi» et contredit la démarche même de la tutelle qui a reconnu la grève par la tenue de réunions de conciliation telles que prévues par la loi. Face à l'attitude du ministère et tenant de l'évolution de la situation, les deux syndicats ont décidé d'appeler à des assemblées générales locales pour décider de l'attitude à adopter par rapport à cette nouvelle situation, et ce, en prévision des réunions extraordinaires de leurs conseils nationaux prévus le 25 mars pour le SNPSP et le 26 mars pour le SNPSSP. Ces deux conseils se tiendront sous le slogan «Notre cause est juste, restons unis, solidaires et mobilisés». Un nouveau bras de fer s'annonce donc qui durcira les positions des uns et des autres. A moins d'un ultime sursaut de sagesse.