Le fléau de la drogue dure continue de se propager en milieu juvénile algérois. Après plusieurs saisies de cocaïne, voilà qu'une première opération de découverte d'héroïne est intervenue au niveau de la capitale. La prise n'est pas négligeable, surtout que le trafic en question concerne des mineurs. Une affaire qui peut connaître des développements dans les prochains mois. En effet, un réseau composé de sept personnes dont une fille a été démantelé jeudi par les éléments de la brigade de gendarmerie de Chéraga pour détention et commercialisation d'héroïne. Les éléments de cette brigade ont réussi la saisie 6 grammes d'héroïne, 30 grammes de kif traité, la récupération de 3 véhicules, 7 téléphones portables et une somme de 5,5 millions de centimes. C'est ce qu'a déclaré le commandant Bella Hocine, de la brigade de gendarmerie de Chéraga, lors d'un point de presse tenu hier. La saisie de cette matière dangereuse a été possible grâce à des investigations déclenchées par les gendarmes suite à des informations parvenues sur l'existence d'un groupe qui commercialise la drogue dure dans la capitale. Après plusieurs recherches, les gendarmes ont réussi à intercepter un véhicule Renault Megane où se trouvaient deux jeunes, Z. H., lycéen âgé de 18 ans, et R.O., commerçant âgé de 20 ans au quartier Bouzad-Ali, appelé «Calmon» à Chéraga. «Nous avons trouvé chez le dernier une quantité de 600 grammes de poudre. Nous l'avons présentée au laboratoire pour analyse et il s'est avéré que c'était de l'héroïne», a affirmé le commandant Bella Hocine. Les investigations ont permis l'identification du principal fournisseur, le nommé S.Y. âgé de 29 ans, arrêté 20 minutes après le premier groupe. «Il était en compagnie d'une fille au bord de la BMW qui appartenait à un clandestin. Ils ont pris la fuite dès qu'ils ont aperçu les gendarmes et abandonné la quantité de drogue estimé» à plus de 14 grammes, qui était en leur possession», a encore expliqué Bella Hocine. Moh l'Africain n'a pas été encore identifié Soumis à des interrogatoires, S. Y. a avoué qu'il achetait l'héroïne chez un africain prénommé Moh, originaire de Niger. «Les jeunes appelaient cette matière «chechna», nous avons appris que c'est un mot africain. Le fournisseur africain vendait de l'héroïne à des jeunes étudiants et commerçants de la capitale. Pour cela, il écoulait sa marchandise au café Chergui de Dergana et au café de Bouchaoui à Chéraga», a encore expliqué le commandant. La mise sur écoute du téléphone de S.Y. a permis d'identifier d'autres personnes impliquées dans ce réseau de trafic d'héroïne. «Nous avons arrangé un rendez-vous à Zéralda où nous avons arrêté deux autres personnes en possession de drogue dont deux grammes d'héroïne.» Le commandant affirme que Moh du Niger n'a toujours pas été identifié. Il expliquera que S.Y. achetait 100 gr d'héroïne à raison de 4000 à 5000 dinars. En une semaine, il écoulait entre 100 et 300 grammes qu'il revendait à 7000 dinars le gramme. Le réseau active depuis une année durant laquelle il aurait écoulé 5 kilogrammes d'héroïne pour une valeur marchande de 25 millions de dinars. Les investigations ont relevé également que cette quantité a été écoulée dans les quartiers de Hydra, Ben Aknoun, Alger-centre et Rouiba. Quatre des mis en cause ont été écroués et trois autres sont en liberté provisoire.