En attendant la création d'un organisme de certification comme souhaité par les professionnels, la filière de l'huile d'olive vient de bénéficier de la création d'un jury national de dégustation. C'est la décision annoncée dans l'arrêté du 30 décembre 2009, parue récemment dans le Journal officiel n°11. Le texte fait part de la création d'un jury national de dégustation des huiles d'olive et fixe sa composition ainsi que son mode de fonctionnement. Le jury en question est composé de dégustateurs ayant subi une formation à cet effet et relevant de plusieurs structures. Il s'agit du Centre algérien de contrôle de la qualité et de l'emballage (Cacqe), de l'Institut national de la recherche agronomique d'Algérie, de l'Institut technique de l'arboriculture fruitière et de la vigne, des représentants des chambres d'agriculture de wilaya ainsi que des experts habilités à participer aux travaux du jury. Le mandat des dégustateurs est fixé à trois années renouvelable. Parmi les missions du jury figure l'évaluation sensorielle des huiles d'olive en vue de leur classement. Les membres du jury s'engagent à réaliser des évaluations organoleptiques. Ils devront suivre des sessions d'harmonisation des critères de perception. La création d'un jury de dégustation est perçue par les professionnels comme un pas vers la conformité aux normes internationales de la qualité algérienne. Selon M. Hamitouche, président de l'Association des producteurs et transformateurs, l'huile produite actuellement fait rarement l'objet d'analyses chimiques alors que les analyses organoleptiques sont quasiment inexistantes. Ce qui explique en partie la prolifération sur le marché des huiles de moindre qualité voire dangereuses pour la santé. Lutte contre l'informel Le contrôle de la qualité permettra, selon notre interlocuteur, de lutter contre le marché informel et les pratiques frauduleuses. L'association des producteurs a déjà alerté le ministère de l'Agriculture et du Développement rural pour la protection du produit et du coup les consommateurs. Un appel est également lancé à l'adresse des inspecteurs de la qualité pour les alerter au sujet de la commercialisation des huiles d'olive mélangées aux huiles végétales. La filière oléicole ne peut pas évoluer en l'absence du respect des normes de qualité. Car les mauvaises pratiques découlent sur une production d'huile acide, affirment des transformateurs. Conditionnée dans les jerricans ou dans des bouteilles en plastique et souvent commercialisée au niveau du marché informel, l'huile d'olive algérienne est victime de ces pratiques qui amenuisent de sa valeur. Au moment où les pays voisins écoulent près de 30% de leur production sur le marché international, l'Algérie peine à respecter les normes internationales. Selon un rapport de l'Union européenne de 2009, l'huile algérienne est «de mauvaise qualité, vu son taux élevé d'acidité». En attendant sa labellisation, des efforts ont été consentis dans le cadre du programme du renouveau rural qui ont permis d'augmenter la production à plus de 4,9 millions de quintaux d'huiles en 2009 contre 2,5 millions de quintaux en 2008, soit une évolution de 93%, selon le bilan du ministère de l'Agriculture. Le nouveau programme porte sur la plantation d'un million d'oliviers d'ici 2014.