Le gouverneur de la Banque d'Algérie, M. Mohamed Laksaci, a abordé jeudi la question liée aux réserves de change détenues par cette institution et à leur utilisation par les agents économiques ainsi qu'à leur rôle, entre autres, de garantie de toute la masse monétaire en dinars dans l'économie nationale. Intervenant lors d'une réunion avec les P-dg des banques nationales et étrangères en activité en Algérie consacrée aux tendances monétaires et financières au second semestre 2009, M. Laksaci a indiqué que le montant des réserves de change du pays a atteint 148,9 milliards de dollars à fin décembre 2009, représentant 36 mois d'importations de biens et services. La composition des réserves de change par devises d'origine, exprimée en équivalent dollars, est constituée à hauteur de 46% (bien 46%) en dollars et à 42 % en euros, le reste étant constitué d'autres monnaies étrangères. S'exprimant sur l'utilisation de ces réserves, le gouverneur a expliqué tout d'abord que dans une économie donnée, la monnaie est créée à l'occasion de la monétisation des actifs non monétaires qui sont les créances sur l'Etat et les créances sur l'économie (reconnaissance de dettes en contrepartie de distribution de crédits) ainsi que les avoirs extérieurs (acquisition de devises étrangères). En vertu de cette définition et compte tenu de la réglementation des changes en vigueur en Algérie, ''les devises rapatriées par les agents économiques au titre des exportations de biens et services sont cédées à la Banque d'Algérie (à hauteur de 100% pour les exportations des hydrocarbures, et à 50% pour les exportations hors hydrocarbures et à 50 % pour les exportations de services) contre la monnaie de la banque centrale'', a-t-il détaillé. Ainsi, les devises achetées, nettes de ventes des devises effectuées sur le marché interbancaire des changes au profit des agents économiques résidents pour répondre à leurs obligations de transfert vers l'étranger, alimentent les réserves officielles de change détenues par la Banque d'Algérie, a-t-il affirmé. Si les banques centrales de par le monde détiennent les avoirs extérieurs et accumulent donc les réserves de changes principalement pour des raisons de politique de change et de prévention de crise, ''l'accumulation des réserves officielles de change par la Banque d'Algérie entre 2004 et 2008 a constitué un important élément de sauvegarde contre les chocs externes (baisses des recettes d'exportation et/ou sorties soudaines de capitaux résultant de la grave crise financière internationale en cours", a-t-il dit. Les réserves officielles de changes détenues par la Banque d'Algérie qui sont les créances sur les pays émetteurs des devises, ''constituent la garantie de toute la masse monétaire (en dinars) dans l'économie nationale, c'est à dire en possession des agents économiques (Etat, entreprises et ménages)'', a indiqué M. Laksaci.