Difficile pour les parents de voir leurs enfants reprendre les cours dans des établissements où le chamboulement est au rendez- vous. Ce sont là les propos de nombre d'entre eux. «C'est une reprise pas comme les autres. Les parents ainsi que leurs enfants sont mal à l'aise et appréhendent l'approche des examens», nous dira une mère de trois enfants scolarisés, dont l'un est en classe de terminale. Certains parents ont pris l'option de dégager un budget «spécial cours de soutien». D'autres ont préféré suivre la scolarité de leurs enfants à domicile en consacrant les vacances aux révisions en famille. Chacun essaie de se débrouiller, histoire de rattraper ce qui a été perdu depuis le début de l'année, suite aux récurrents débrayages des syndicats de l'enseignement, notamment le Cnapest et le CLA. Particulièrement depuis que ces derniers ont décidé de boycotter les cours de rattrapage. Les menaces de radiation et les chantages ainsi que les ponctions sur salaires adoptés par le ministre de l'Education n'ont fait que les décourager de plus belle. Finalité : pas de cours de rattrapage. Il aurait fallu trouver dans ce cas d'autres solutions. Les propositions ne manquent pas. Mais faudrait-il que celles- ci soient prises en compte par la tutelle ! Des propositions non prises en compte Le président de l'Union nationale des parents d'élèves (UNPE), Khaled Ahmed, rappelle à ce titre avoir proposé des solutions, sans qu'aucune considération ne leur soit accordée. Des propositions énumérées sur une liste adressée au ministre de tutelle, se résumant en la suppression des compositions du troisième trimestre et la prolongation des cours jusqu'à la mi-juin pour les classes de terminale, le report du baccalauréat d'une semaine, l'organisation d'une deuxième session de cet important examen en septembre 2010 et la renonciation aux activités scolaires, telles que le sport, la musique et le dessin. L'UNPE avait suggéré en second plan que les enseignants consacrent l'après-midi du mardi, la matinée du samedi ainsi que cinq jours des vacances de printemps aux cours de rattrapage. Chose qui n'a aucunement été appliquée. Les syndicats, pour leur part, ont pensé à un rattrapage «à long terme». La mise en place d'une stratégie étalée sur trois ans, pour tous les paliers scolaires, a été ainsi proposée par le Conseil des lycées d'Algérie (CLA). «Si le programme n'est pas achevé, les élèves ne devront pas passer en classe supérieure», avait déclaré Achour Idir, président du CLA. Du côté des enseignants, il est jugé que les cours de rattrapage sont inutiles, du moment qu'ils auront le temps, selon eux, de terminer toutes les leçons incluses dans les examens finaux, qu'ils reprendront les cours et suivront le programme à la lettre. «Il n'y a pas lieu de toucher aux heures libres, car nous serons à jour», rassure une enseignante dans un lycée d'Alger. Des propos similaires à ceux d'autres enseignants de différents paliers. Entre-temps, les élèves ainsi que leurs parents se croisent les doigts en espérant que les promesses des enseignants soient tenues.