30 morts et 168 blessés, tel est le dernier bilan communiqué par les services de sécurité irakiens, suite à un triple attentat à la voiture piégée perpétré hier matin dans la capitale irakienne Baghdad. L'une des déflagrations s'est produite près de l'ambassade iranienne. Ces trois attentats qui se sont produits à quelques minutes d'intervalle, vers 11h, au moment où la circulation obstruait les rues de la capitale irakienne, ont par ailleurs brisé les vitres dans plusieurs immeubles se trouvant dans leur périmètre. Ces explosions surviennent alors que les partis politiques irakiens mènent des tractations pour former le prochain gouvernement, près d'un mois après les élections législatives du 7 mars. Celles-ci ont été remportées par l'ancien Premier ministre laïc, Iyad Allawi, mais les résultats ont été contestés par le chef du gouvernement sortant, Nouri Al Maliki. Les services de sécurité ont prévenu qu'une période prolongée de tractations donnerait aux insurgés l'occasion de commettre de nouvelles violences susceptibles de déstabiliser le pays. Les violences ont nettement baissé en Irak depuis deux ans, mais les attentats demeurent fréquents, notamment à Baghdad et dans la ville de Mossoul dans le nord du pays. La sanglante attaque contre les milices Sahwa porterait la marque d'Al Qaïda Les insurgés qui ont tué 25 personnes dans un village irakien se sont fait passer pour des soldats américains afin de tromper leurs victimes, a indiqué un responsable dimanche en annonçant l'arrestation au total de 25 suspects. «Certains des assaillants portaient des uniformes de l'armée américaine, avaient des armes équipées de pointeurs laser et deux ou trois d'entre eux parlaient anglais pour faire croire qu'ils étaient américains», a affirmé le porte-parole du commandement militaire de Baghdad. Il a fait état de l'arrestation de huit nouveaux suspects, ce qui porte leur nombre à 25. Sept ont reconnu leur participation à la tuerie, selon lui. «Les premiers éléments de l'enquête montrent qu'Al Qaïda est derrière l'opération», a ajouté le porte-parole, confirmant que les victimes avaient reçu des menaces d'Al Qaïda pour qu'ils quittent les Sahwa, les milices sunnites qui se sont retournées contre le réseau d'Oussama Ben Laden en 2007. Les insurgés ont pris d'assaut samedi avant l'aube un village au sud de Baghdad, Soufia, dans la grande région agricole de Hour Rajab, et ont exécuté 25 personnes dont des miliciens anti-Qaïda, des membres des forces de sécurité et 5 femmes. Selon une source hospitalière, les victimes ont été menottées et leurs bras et jambes brisés avant d'être exécutées par balle dans la tête ou dans le torse. Hour Rajab fut l'un des derniers bastions d'Al Qaïda autour de Baghdad et d'importantes opérations américaines y ont été menées pour mettre fin à l'insurrection.