C'est une bien triste journée qu'a connue hier le football algérien qui a perdu deux de ses plus grandes figures. En effet, c'est dans la matinée que nous avons appris le décès de Zoubir Benganif et de Abdelkader Bahmane. Nous les savions âgés et malades mais nous pensions qu'ils avaient assez de force pour continuer à vivre et à être parmi nous. Mais la volonté divine aura été plus forte. Les deux ont quitté ce monde mais leurs noms resteront, à jamais, gravés dans la mémoire collective du football algérien. Zoubir Benganif a été un des plus grands arbitres que ce sport ait enfanté. Il avait débuté très jeune sa carrière durant la période coloniale, et à l'indépendance, il avait été de ces arbitres qui avaient permis à la discipline de décoller. Il a été de la grande lignée des Chekaïmi, Benzellat et Khelifi (ce dernier est toujours vivant), un de ces arbitres qui ont servi d'exemple à tous ceux qui ont embrassé ce métier. Même après sa carrière, il a continué à servir le football, activant dans des commissions d'arbitrage de la fédération et des ligues, prodiguant son savoir sur le sujet lors de nombreux stages organisés à l'intention des nouveaux arbitres. D'un autre côté, il lui est arrivé d'être dirigeant de club, notamment à l'OMR, son club de toujours. Quant à Abdelkader Bahmane, il avait été un des rares footballeurs à avoir réussi aussi bien en tant que joueur qu'en tant qu'entraîneur. Originaire de Tlemcen, c'est au Nasr d'Hussein Dey qu'il s'était fait connaître dans les années post-indépendance, à un poste, celui de milieu droit, dans lequel il excellait puisqu'il était un des meilleurs dans son poste en Algérie. Il évoluait alors dans une équipe qui comprenait de nombreux internationaux, comme Ouchen, Youcef, les frères Aouar, Nazef, Lehtihet, Bouyahi, Saâdi… Une fois sa carrière de joueur achevée, il s'était naturellement tourné vers le métier d'entraîneur et sa première expérience, en 1974, avait été couronnée de succès puisqu'il avait mené l'USM El Harrach, alors en division 2, à la victoire finale en Coupe d'Algérie. Après le club harrachi, on l'a vu exercer au NAHD, au WAT et dans de nombreux clubs de division 2. Il aimait aussi faire confiance aux jeunes. C'est sous sa conduite que des joueurs comme Madjer et Merzekane avaient pu se faire une place parmi les seniors du NAHD. Il fallait lui reconnaître une immense qualité, celle d'avoir été animé d'un grand fair-play aussi bien en tant que joueur qu'en tant qu'entraîneur. Le collectif du Temps d'Algérie et de l'hebdomadaire Le Temps Sports présente aux familles de ces deux grands disparus ses sincères condoléances et les assure de sa profonde compassion.