La structure et le fonctionnement du cerveau, comme ceux du cœur, changent, s'améliorent ou se détériorent selon l'alimentation de la personne, les médicaments qu'elle prend et l'exercice qu'elle fait. C'est un organe d'une plasticité étonnante qui croît, rétrécit et change de forme en fonction des circonstances. Et en particulier de ce que l'on mange. Si un changement de notre alimentation ne fera pas de nous des prix Nobel, il peut nous permettre d'exploiter notre intelligence de manière optimale, voire de remédier aux petits défauts de concentration, trous de mémoire ou autres coups de fatigue qui nuisent à sa bonne marche. En somme, pour avoir toute sa tête, il faut avant tout être bien dedans. Des protéines pour relancer le cerveau. Les protéines participent à la fabrication des neurotransmetteurs, agents de communication de l'information dans le cerveau et sont donc indispensables au bon fonctionnement de ce dernier. Une expérience scientifique anglaise a montré que des jeunes filles végétariennes carencées en protéines avaient un QI inférieur à celles qui ne l'étaient pas. Des graisses pour le maintenir en bon état. Le cerveau contient environ 60 % de graisses, dont un tiers provient de l'alimentation. Les oméga-3, en particulier, permettent de construire et de maintenir en bon état les membranes des cellules cérébrales, tout en assurant une meilleure transmission des messages. D'après une étude néerlandaise sur la chimie du cerveau et ses rapports avec la nutrition, la solution est simple : une cuillerée à soupe par jour d'huile de colza, du poisson gras au moins deux fois par semaine, et moins de graisses saturées – animales (issues de la viande, du fromage, du beurre) ou végétales hydrogénées (margarine, pâtisseries industrielles) –, qui peuvent stopper la croissance des cellules cérébrales, voire modifier leur morphologie. Des glucides pour lui apporter de l'énergie. Pour fonctionner de manière optimale, les cellules cérébrales ont besoin d'un apport de sucre régulier via la circulation sanguine. La consommation de sucres lents (pain aux céréales, légumes secs, pâtes complètes…) favorise l'attention et la concentration tout au long de la journée. En revanche, un excès de sucres rapides (biscuits industriels, barres chocolatées, etc.) ralentit l'activité intellectuelle. Mais la qualité de la performance intellectuelle de la journée dépend aussi du sommeil de la nuit. Le cerveau exige de l'énergie, même pendant celui-ci, ce qui fait qu'il ne faut pas supprimer les sucres lents au dîner. Et si celui-ci est éloigné du coucher, on peut manger quelques pruneaux avant de dormir. Des vitamines pour le dynamiser. Les vitamines sont indispensables à notre bien-être physique et moral. Certaines d'entre elles sont importantes pour notre cerveau. Ainsi celles du groupe B sont nécessaires à la fabrication et au bon fonctionnement des neurotransmetteurs. Les vitamines B6, B9 (foie de volaille, jaune d'œuf, haricots blancs…) et B12 (foie, fruits de mer…) stimulent la mémoire. La B1 (viande, lentilles, cresson…), elle, participe au métabolisme du glucose, qui fournit l'énergie au cerveau. Moins connue pour ses vertus sur notre intellect, la vitamine C donne un coup de fouet physiologique au cerveau. Des chercheurs britanniques ont découvert que des adolescents de 13 et 14 ans présentant les taux les plus élevés de vitamine C obtenaient de meilleurs résultats à des tests de QI, une bonne raison de ne pas négliger le jus d'orange du matin. Des minéraux pour le protéger et le stimuler. Le fer reste le plus important. Une déficience en fer provoque une anémie, donc une oxygénation moindre du cerveau et, par conséquent, un déficit de sa fonction. Cette carence est pourtant la déficience la plus répandue dans le monde, notamment chez les femmes. Les viandes rouges et les lentilles en offrent un taux tout à fait satisfaisant. Autre minéral d'importance, le cuivre, qui joue un rôle protecteur et participe au contrôle de la fabrication de l'énergie cérébrale à partir du glucose. Foie de veau, huîtres et calamars en sont riches.