Ils déplorent le fait qu'ils ne soient pas associés aux décisions prises par la Direction de la pharmacie. Des laboratoires pharmaceutiques dénoncent l'absence de concertation de la part du ministère de la Santé qui prend des décisions importantes liées à l'exercice de leur activité. Leur principal interlocuteur, en l'occurrence la Direction de la pharmacie, ne les associe plus, selon eux, à des mesures ayant trait à la fabrication de médicaments. Les responsables concernés au ministère de la Santé changent de postes mais apparemment leur méthode de travail reste la même. Il y a une quinzaine de jours, le poste de directeur de la pharmacie a été confié à un nouveau cadre. Mais voilà que les “mauvaises habitudes” instaurées jusque-là persistent toujours. Les producteurs relèvent encore une fois des anomalies dans les notes que leur a adressées récemment la sous-direction de l'enregistrement. Ils constatent que la missive reçue est destinée à la fois aux opérateurs économiques et aux laboratoires pharmaceutiques. “Pourquoi mentionner les deux fonctions d'autant plus qu'ils remplissent le même rôle à savoir la fabrication de produits pharmaceutiques ? Existe-t-il des opérateurs économiques qui sollicitent un enregistrement de leurs produits en dehors des laboratoires ? Y aurait-il d'autres opérateurs qui ouvrent droit à un enregistrement ?”, s'interrogent-ils. Maintenant, si le rédacteur de la note veut faire allusion aux importateurs, précisent-ils, il n'a qu'à l'ajouter nommément comme destinataire. Ces fabricants estiment que les notes établies le 5 octobre 2009 sont truffées d'incompréhension. “Il est porté à votre connaissance qu'à partir du 5 octobre 2009, aucun dossier d'enregistrement de produits pharmaceutiques “hors nomenclature” ne sera réceptionné sans l'accord de notre service après étude de sa fiche de soumission et de son formulaire d'information thérapeutique déposé préalablement”, est-il mentionné dans la note. À la lecture de ce courrier, les dirigeants des laboratoires se demandent pourquoi avoir évoqué la nomenclature ? “Depuis longtemps on n'entend plus parler de la commission nationale de la nomenclature des médicaments”, indique un cadre responsable dans un laboratoire. Pour lui, la dénomination d'usage est : “liste des médicaments enregistrés”. En termes plus clairs et simples, un médicament enregistré est automatiquement ajouté à cette liste. Dans une deuxième note envoyée le même jour, c'est dire le 5 octobre, il est signifié qu'aucun dossier d'enregistrement “destiné au conditionnement ne sera réceptionné sans l'accord de notre service après étude de sa fiche de soumission déposée préalablement”. Même constat établi par les fabricants : la note demeure incomplète et incompréhensible. Car, expliquent-ils, le texte ne donne pas de précisions sur les critères et autres conditions qui leur permettent d'obtenir l'accord du service concerné pour l'enregistrement et sans lesquels, les demandeurs essuient un refus catégorique. “Des situations aussi opaques révèlent la politique du deux poids, deux mesures”, commente un observateur très au fait du secteur du médicament en Algérie. Il est à noter que la Direction de la pharmacie n'en est pas à sa première irrégularité. Il y a quelques mois déjà, tous les opérateurs en produits pharmaceutiques ont été destinataires de deux notes pour le seul motif à savoir l'envoi d'une équipe d'inspection afin d'évaluer les aspects liés à l'application de cette mesure. L'une, datée du 29 juillet 2009, émane du secrétaire général du ministère et l'autre a été envoyée quatre jours plus tard par le directeur de la pharmacie. Les opérateurs n'ont pas caché leur étonnement quant aux raisons qui ont poussé deux structures d'un même département à adresser une missive pour le seul et même objet. “S'agit-il d'un malentendu, d'un manque de coordination ou d'une autre raison ?”, s'interroge un des intervenants sur le créneau du médicament. L'on se demande d'ailleurs, quelle est l'utilité pour une direction d'un ministère de dépêcher le même courrier à l'adresse de certains destinataires alors que quatre jours avant, le secrétariat général avait déjà accompli la même mission ? Une chose est sûre, avouent les opérateurs, la note du secrétaire général s'est avérée beaucoup plus claire que celle de la Direction de la pharmacie. Du moins, l'objet a été bien défini puisqu'il y a été mentionné clairement qu'il s'agit d'une évaluation de l'approvisionnement du marché national en produits pharmaceutiques.