Accusés dans une affaire de contrebande, H. H. et M. H. ont été condamnés jeudi par la cour criminelle de Tlemcen à une peine de 5 ans de prison chacun. La genèse de l'affaire remonte au mois de mai de l'année 2009, lorsque, sur informations parvenues aux services des douanes de la daïra de Ghazaouet faisant part de l'existence d'un réseau spécialisé dans la contrebande de lait en poudre à partir de la commune de Souani, située sur la bande frontalière. Ainsi, l'enquête menée par les services de la gendarmerie a permis de lever le voile sur cette affaire. En effet, en date du 2 mai de l'année écoulée, le port de Ghazaouet a réceptionné 5 conteneurs contenant 125 tonnes de lait en poudre appartenant à la Sarl Agro-Lait, localisée à Oran, dirigée par les deux mis en cause, déjà en détention depuis 9 mois. Cette marchandise, arrivée par erreur au port de Ghazaouet, selon la déclaration faite par l'ensemble des avocats au cours de la plaidoirie, elle a été détournée vers Souani, réputée pour ce genre de trafic, où les éléments des douanes ont saisi 25 tonnes de lait en poudre dans 2 garages appartenant à B. N. et B. M., loués à quatre personnes en état de fuite. Au cours de l'audience, les chauffeurs ont déclaré que cette marchandise provenant de la Belgique a été déposée à l'unité d'Oran. Quant aux 2 responsables de cette société d'import-export, ils ont affirmé avoir vendu 171 tonnes avec factures. Par ailleurs, l'agent de transit, Z. A., installé à Ghazaouet, a reconnu avoir pris en charge le dossier administrativement. La défense, constituée de plusieurs avocats, a axé son intervention sur le fait que leurs clients originaires d'Oran ne connaissent pas la région, disposent d'un chiffre d'affaires de 200 milliards et ont également un contrat avec l'Office national du lait. Alors pourquoi opter pour la contrebande, ont-ils déclaré, demandant l'acquittement des deux inculpés. Après avoir entendu les diverses parties, le procureur de la République a qualifié que cet acte porte préjudice à l'économie nationale, d'où la nécessité de lutter efficacement contre ce fléau nuisible pour la société algérienne sur tous les plans, prononçant une peine de 13 ans de prison à l'encontre de chacun des deux accusés principaux et de 4 ans pour les autres membres du groupe. Après délibérations, H. H. et M. H. ont écopé chacun de 5 ans de prison alors que les personnes en fuite, elles, ont été condamnées à perpétuité.