Ryad Boudebouz, le milieu de terrain du FC Sochaux-Montbéliard, revient dans cet entretien accordé à «football.frf sur les dernières prestations de son équipe et sur sa décision de porter les couleurs algériennes. Comment Sochaux aborde cette fin de saison ? A nous de prendre le maximum de points pour aller gratter le plus de places. On sait que le maintien est assuré à 90% (Sochaux a pour le moment 14 points d'avance sur Boulogne-sur-Mer, le premier relégable, ndlr). Maintenant on doit viser plus haut, on ne doit pas se dire : «On est 14e, on est sauvé.» A nous d'aller chercher la 10e ou la 11e place. C'est l'un des objectifs que nous nous sommes fixés. Comment gérez-vous le fait de ne pas être un titulaire régulier en club cette saison? J'ai eu quelque problème de santé en début de saison. Cet été j'ai contracté la grippe A-H1N1, puis je suis parti disputer l'Euro avec l'équipe de France des moins de 19 ans avec quasiment aucun match de préparation dans les jambes. Puis deux mois après mon retour de cette compétition, je me suis fais opérer des dents... Maintenant je connais mon potentiel, je sais comment je joue quand je suis à mon vrai niveau. Le coach ne me met pas sur le banc dans ces moments-là. Mais je ne peux pas contester ses choix. Quand je ne suis pas bien, je mérite d'être sur le banc, c'est comme ça. Malgré cela, serez-vous encore à Sochaux l'an prochain ? Moi, je suis sous contrat avec Sochaux jusqu'en 2013. Mon objectif c'est de jouer ici, de faire des bons matches. Mais après, on ne sait pas ce qu'il peut se passer en fin de saison. A la fin de la saison, il y a justement la Coupe du monde. Une compétition que vous pourriez disputer avec l'Algérie malgré le fait que vous comptiez plusieurs sélections jeunes avec la France. Avez-vous eu des contacts avec la fédération algérienne ? Bien sûr, j'ai parlé avec les dirigeants algériens. Ils m'ont dit de continuer à faire ce que je fais en ce moment, de marquer des buts. Et de me préparer. Car ça peut aller très vite. Je ne suis pas international espoir français, ce n'est pas vrai, car je n'ai jamais été sélectionné avec cette équipe. Maintenant, franchement, si on me convoque car l'Algérie s'intéresse à moi c'est quelque chose que je prendrais mal. Donc vous disputerez sûrement le Mondial avec l'Algérie cet été? On ne sait pas ce qu'il peut se passer d'ici la fin de l'année, une blessure est vite arrivée. Mais pour le moment, tant que rien n'est fait... Mais j'ai entamé les démarches pour pouvoir jouer avec l'Algérie. Toutes les formalités administratives seront-elles terminées à temps pour le Mondial ? Tout sera prêt avant, ne vous inquiétez pas (rires). C'est une décision que vous avez pris seul ? J'ai pu en parler avec un entraîneur adjoint à Sochaux. Tout le monde m'a conseillé de relever ce défi. Mais c'est moi qui ai pris la décision finale de jouer avec l'Algérie. J'y vais avec le coeur, et pas parce qu'il y a une Coupe du monde, malgré ce que peuvent penser certaines personnes. J'en ai aussi discuté avec Karim Ziani. C'est un ami depuis qu'il a joué à Sochaux. Il venait déjà nous voir quand on était au centre de formation. Il m'a toujours conseillé de venir jouer avec l'Algérie depuis le début. Que pensez-vous du groupe de l'Algérie au premier tour pour cette Coupe du monde ? On sait qu'il y a la possibilité de passer. Mise à part l'Angleterre, qui est la grosse équipe du groupe, on sait qu'on peut faire quelque chose contre les États-Unis et la Slovénie.