La sécurité est un sujet de plus en plus traité au niveau du comité d'organisation sud-africain de la Coupe du monde. En tout cas, le ministre sud-africain en charge de cette sécurité ne manque pas de faire part de son inquiétude après le meurtre, la semaine passée, du leader de l'extrême droite, Eugène Terreblanche, par des Noirs. «Nous sommes toujours préoccupés par la perception qu'ont les étrangers de l'Afrique du Sud», a dit ce ministre. «C'est la nature de la criminalité violente en Afrique du Sud qui doit nous inquiéter.» Cependant, selon ce ministre, le gouvernement a eu une position ferme dans le meurtre de Terreblanche et qu'il n'y aura pas d'incidence sur la Coupe du monde. «La loi sera appliquée dans toute sa rigueur. Aucune personne impliquée dans un crime n'y échappera», ajoute le ministre. Terreblanche, le chef de la suprématie blanche afrikaner Weerstandsbeweging (AWB) a été tué dans son lit, dans ce que la police décrit comme un conflit salarial avec deux de ses travailleurs noirs. L'incident a accru les tensions raciales dans le pays et ajouté aux craintes de sécurité à seulement neuf semaines du début de la Coupe du monde. Le président sud-africain, Jacob Zuma, a appelé au calme après «cet acte terrible et a demandé à ses compatriotes d'éviter que des agents provocateurs tirent profit de cette situation en incitant ou en attisant la haine raciale». Mais un membre influent de l'AWB a déclaré que le meurtre de Terreblanche dans sa ferme de Ventersdorp, à environ 60 kilomètres au nord-ouest de Johannesburg, a été une «déclaration de guerre par des Noirs contre les Blancs en Afrique du Sud». André Visagie (c'est son nom) a déclaré que son groupe dira aux équipes qualifiées de reconsidérer leur participation à la Coupe du monde. «Nous allons mettre en garde les nations : ‘Vous allez envoyer vos équipes de football dans un pays d'assassins. Si vous le faites, sachez qu'elles ne seront pas suffisamment protégées.'» Visagie a indiqué que son groupe allait venger la mort de Terreblanche, mais n'a donné aucun détail sur la manière dont il compte s'y prendre pour le faire. Pour lui répondre, le porte-parole de l'ANC (parti du président), Jackson Mthembu, a déclaré que «c'est à tort que l'AWB sème le doute sur les préparatifs de sécurité pour la Coupe du monde. Cette compétition est pour tous les Sud-Africains, et pas seulement pour les Noirs. Nous devons apporter notre soutien à tous ceux et celles qui œuvrent pour que cette Coupe du monde soit une réussite sur tous les plans. C'est là une attitude patriotique et nos compatriotes de l'AWB devraient l'adopter et montrer leur amour pour leur pays.» Il y a lieu, enfin, de noter que le secrétaire général d'Interpol, Ronald Noble, a déclaré à Johannesburg la semaine dernière qu'il était satisfait de la sécurité en Afrique du Sud et de tout ce qui est entrepris, en ce sens, pour la Coupe du monde. Environ 41 000 policiers seront déployés durant le tournoi mondial.