L'ancien village agricole de Zéralda a été transformé en une zone d'expansion urbaine qui demeure en chantier. Des milliers de logements y ont été construits ou sont en cours de l'être au milieu des bidonvilles et des anciennes habitations. Les nouvelles citées manquent de structures d'accompagnement. Déambuler dans les rues est pour le moment le seul loisir des familles venues de plusieurs communes de la capitale. Durant les cinq dernières années, El Qaria (ancien village agricole) de la commune de Zéralda accueille de façon continue d'importants programmes de logements de type social notamment. Des cités y ont été inaugurées, d'autres sont encore en chantier. En dépit de l'importance des chantiers de construction, les autorités locales n'ont pas jugé utile de raser d'abord les bidonvilles qui ceinturent les nouveaux quartiers et qui ne cessent de prendre de l'ampleur. Les parties occupées des nouvelles cités ne sont dotées d'aucune structure d'accompagnement. Les aires de jeu y font grandement défaut. Pas plus que samedi dernier, jour de repos, les jeunes et les enfants jouaient dans la rue au milieu des passants et quelques voitures en circulation. Déjà à l'entrée des lieux, les habitants qui ont des véhicules sont tenus de faire un détour pour accéder chez eux parce que la police a barricadé l'accès direct à la partie basse du quartier. Le tronçon interdit à la circulation automobile est celui qui longe le commissariat de police. La plupart des bâtiments sont de construction récente. Ils gardent encore leur fraîcheur malgré tout le linge étalé sur les balcons et les paraboles qui poussent sur les façades. Les familles qui y résident sont venues des communes du centre-ville de la capitale, à l'instar de Bab El Oued. El Qaria abrite aussi les habitants du bidonville implanté auparavant au chef-lieu de la commune de Zéralda et qui a été rasé début 2007. Malgré le relogement, les familles continuent de souffrir de la promiscuité car logées dans des appartements trop exigus. C'est le cas, par exemple, de Mme Kendoudi Zohra. Cette famille de sept membres occupe un F2 depuis trois ans. «Mon fils est marié et il a un enfant. Il occupe une chambre. Moi et mon mari, nous dormons dans le balcon», affirme-t-elle. Mme Kendoudi précise que le cas de sa voisine est plus compliqué : onze personnes occupent un F2 ! Les locataires souffrant de la promiscuité ont demandé par conséquent, juste après l'occupation des lieux, à bénéficier d'un autre logement. Seulement, leurs demandes sont restées sans suite à ce jour. Au problème de l'exiguïté des appartements s'ajoute l'absence d'entretien dans la cité. En effet, les déchets ménagers et les gravats sont entassés dans tous les coins et les bacs à ordures ne sont pas encore vidés, à 13h. La nouvelle cité dispose d'un seul espace vert coincé entre deux immeubles. Pour le préserver de la dégradation, il a été entouré d'une clôture métallique.