Obama est inquiet. Des terroristes pourraient accaparer l'arme nucléaire et fabriquer des «bombes sales» qu'ils utiliseraient sans état d'âme. C'est ce qu'il croit et ce pourquoi il a réuni à Washington, depuis hier, une quarantaine de chefs d'Etat et de gouvernement triés sur le volet… Après son relatif succès de Prague où le titulaire de la Maison-Blanche avait signé jeudi avec son homologue russe le nouveau traité planifiant la réduction de leurs arsenaux nucléaires, Barack Obama organise – c'est une première – un sommet qui sera entièrement consacré au… terrorisme nucléaire. Un nouveau défi que l'Amérique, en tout cas son président, veut relever tant qu'il est encore temps et surtout au moment où, semble-t-il, une partie de la communauté internationale est prête à se rallier autour de cette nouvelle bataille dont dépendrait le devenir de notre planète. La menace nucléaire brandie plus d'une fois a eu l'écho escompté auprès des masses populaires, et ce n'est pas sans raison si l'Occident cherche aujourd'hui à faire chorus autour de ce cette nouvelle croisade. Pourtant et paradoxalement, c'est l'Occident qui détient les plus importants arsenaux nucléaires au monde. Alors pour s'assurer les alliances nécessaires autour de ce qu'il considère désormais comme un véritable acte de foi qui permettrait à son pays d'être le précurseur en matière de non-prolifération d'armes atomiques, et surtout s'affirmer en tant que leader d'un monde sans armes atomiques, Hussein Barack Obama organise cette «party». Des bombes sales et des propres ? Une «party» d'où sont exclus la Syrie, l'Iran et la Corée du Nord, tous, pourtant, signataires du traité de non-prolifération nucléaire, à l'inverse d'Israël, invité mais dont le premier ministre... a renoncé de participer à la dernière minute ! Un autre paradoxe de cette rencontre qui réunira 47 dirigeants dont la tâche sera de trouver la parade la plus appropriée pour contrer toute éventuelle prolifération atomique, soit, mais surtout éviter que le «terrorisme international» ne mette la main sur des produits qui lui permettraient de fabriquer des «bombes sales». Comme s'il pouvait y avoir des bombes propres ! Mais passons sur cette sémantique grotesque pour préciser néanmoins qu'au-delà de cet objectif, noble en apparence, il en est un autre beaucoup plus subtil qui s'imposera de lui-même lors de cette rencontre. En effet, les participants ne pourront pas ne pas évoquer le cas de l'Iran qui – propagande des relais sionistes oblige – s'avère être le sujet de prédilection des Occidentaux, au prétexte que Téhéran cherche à tout prix à se doter de l'arme nucléaire. Les sanctions que l'Occident cherche à imposer à l'Iran seront-elles acceptées par l'ensemble des participants, ce qui permettrait d'avancer dans ce sens lors des prochaines assemblées des Nations unies et surtout de la conférence visant à renforcer le traité de non-prolifération nucléaire prévue à New York en mai ? L'Iran, la Syrie et Israël L'Iran comme la Syrie d'ailleurs sont de parfaits boucs émissaires qui ne cessent d'être présentés comme tels par Israël et ses relais, qui les considèrent comme de potentiels Etats terroristes et un danger pour le monde civilisé. Est-ce la raison qui encourage les Occidentaux, à leur tête les Américains, à vouloir s'incruster indéfiniment au Pakistan ? Parce que ce pays détient l'arme atomique, qu'il est gangrené par le terrorisme et qu'il pourrait se «faire voler» son arme nucléaire, du moins «aider le terrorisme international à se procurer des produits pour» ? Pourtant, chacun sait que s'il existe un pays voyou et qui plus est représente une réelle menace nucléaire pour le monde, c'est d'abord Israël. Israël dont personne ne connaît exactement l'arsenal nucléaire dont il dispose – car c'est un secret défense – mais dont des observateurs avancent le nombre de 300 ogives nucléaires et certains sous-marins atomiques… C'est déjà plus qu'il n'en faut dans cette poudrière du Proche et Moyen-Orient et la raison probable que Netanyahu se soit défilé de cette rencontre qui s'achève ce mardi. Craint-il, comme l'avancent quelques observateurs, la mise à l'index de son pays par certains participants à la conférence ? Israël dispose d'un arsenal nucléaire dangereux Cette attitude, en tout cas, ne fait que souligner l'arrogance des dirigeants sionistes qui mettent ainsi au défi la communauté internationale de prendre les décisions qui s'imposent pour obliger – c'est une urgence – un Etat voyou à se conformer aux règles internationales. Fort de ses alliances grâce à ses finances et ses lobbies actifs avec l'Occident et surtout les USA où Israël dispose de leviers importants au sein des instances dirigeantes, cette entité voyou peut en effet influer sensiblement sur toutes les décisions prises par le Congrès américain. Et ce n'est pas peu dire ! Barack Hussein Obama le sait. Sa récente «brouille» avec Netanyahu au sujet du conflit israélo-palestinien n'étant pas encore digérée, et même s'il ne faut jurer de rien, n'arrangera sans doute pas les choses, mais à l'évidence, Tel-Aviv n'a pas à s'inquiéter et pourra garder son arsenal, car là aussi on invoquera sa sécurité et on dira qu'il s'agit plus d'armes de dissuasion que d'autre chose… Tout en fermant les yeux sur le fait qu'au sein même du gouvernement israélien un personnage très en vue peut, du jour au lendemain, s'avérer un véritable danger et autrement plus néfaste que le terrorisme : Avigdor Lieberman qui n'a jamais caché ses ambitions guerrières et son racisme. Obama pourra-t-il garantir qu'avec de tels personnages influents au sein de l'entité sioniste des «dérapages nucléaires» ne soient pas envisageables ? Lieberman, pour faire endosser cette menace terroriste à l'Iran et à ses alliés du Hamas par exemple, serait capable de «fournir» en nucléaire des terroristes choisis sur le volet pour cette sale besogne… Lieberman pourrait être un terroriste nucléaire ! Pas de quoi bouleverser le monde, certes, mais juste assez pour peser sur les décisions qu'il faudra bien prendre vis-à-vis de l'Iran et de tous ceux qui «défient» Israël et condamnent ses politiques expansionnistes et racistes vis-à-vis du peuple palestinien spolié. La rencontre de Washington ira-t-elle jusqu'à envisager de tels cas de figure ? Des scenarii pareils peuvent faire rire, certes. Ils n'en sont pas moins réalisables, surtout au moment où des consciences s'élèvent contre Israël et à l'heure où des vérités se font jour. Le terrorisme, quel qu'il soit, doit être combattu, à tout prix, sans relâche. Mais il est aussi d'autres terrorismes plus sournois et cyniques qu'il convient de combattre. Le terrorisme d'Etat, comme celui que pratique en toute impunité Israël, en est l'exemple parfait. Et quand la France des droits de l'homme réaffirme ouvertement son droit à détenir un arsenal nucléaire pour des raisons de dissuasion et de sécurité, on ne voit pas pourquoi des pays comme l'Iran ou toute autre nation, quelle qu'elle soit, ne fasse pas aussi usage de cet alibi. Les 47 dirigeants qui traiteront de la menace du terrorisme à Washington devront méditer ces faits, car s'il est capital pour le monde de stopper la course aux armements, n'oublions pas que les arsenaux nucléaires sont d'abord le fait des Occidentaux et des Américains qui cherchent aujourd'hui une solution à un problème qu'ils ont créé.