Officiellement, c'est pour «éviter que du matériel pouvant servir à fabriquer de l'armement nucléaire se retrouve entre les mains d'organisations terroristes que se tient, à Washington, la rencontre qui réunit, aujourd'hui et demain, 47 chefs d'État et de gouvernement. L'Algérie est représentée par le ministre des Affaires étrangères. L'objectif et la priorité de ce sommet de la sécurité nucléaire sont de «convaincre les leaders du monde de l'importance de s'assurer que le matériel et l'armement nucléaire soient placés en sécurité pour ne pas qu'ils soient dérobés». Pour plusieurs pays représentés ici à Washington, la «menace du terrorisme nucléaire» est bien réelle et doit être prise au sérieux par l'ensemble de la communauté internationale. «Il y a assez de matériel nucléaire dispersé sur la planète, dans plus de 2.000 endroits, pour produire des centaines de bombes nucléaires», affirme-t-on. Des représentants de 47 pays, y compris les membres du G20, prennent part à cette rencontre de deux jours qu'organise le président américain, Barack Obama. La question du nucléaire iranien, qui inquiète particulièrement la communauté internationale, figure à l'ordre du jour, «bien que ce ne soit pas l'enjeu de ce sommet», dit-on. À en juger par l'ordre du jour, le sommet sur la sécurité nucléaire à Washington est qualifié comme étant le «plus grand» conclave mondial depuis 1945. Et c'est ce qui explique également le fait que la rencontre se tienne «sous très haute surveillance». Depuis dimanche après-midi, un large périmètre de sécurité est installé autour du prestigieux «Walter E. Wash-ington Convention Center» où le président Obama reçoit les chefs d'État et de gouvernement des pays participants. Les mesures de sécurité sont élargies aux grands hôtels de la capitale fédérale, à certaines ambassades ainsi qu'aux aéroports et aux routes que les leaders mondiaux devront emprunter. L'importance et le niveau de participation à ce sommet reflète en effet la prise de conscience, au niveau mondial, de la menace grandissante que fait planer la prolifération et le terrorisme nucléaire sur la paix et la stabilité dans le monde, ainsi que l'importance d'adopter de nouvelles mesures pour éliminer ces risques. Le Sommet de Washington aspire ainsi à être le point de lancement d'un «effort international constant» visant à sécuriser, d'ici une période de quatre ans, l'ensemble des matériaux nucléaires vulnérables et réduire le risque que ces matériaux tombent entre les mains de réseaux terroristes, a relevé, vendredi, la Secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton. Selon la chef de la diplomatie US, plusieurs pays participant à ce sommet ont en effet déjà lancé des actions concrètes pour renforcer la sécurité nucléaire, alors que des mesures additionnelles devront être annoncées au cours de cette conférence. «La prolifération nucléaire est une source majeure d'insécurité dans le monde, et menace l'ordre planétaire dans son ensemble», a martelé Mme Clinton, mettant en garde que le risque d'une «attaque nucléaire terroriste aux répercussions dévastatrices» est actuellement élevé. Une attaque nucléaire, où qu'elle se produise, risque d'anéantir les fondements de l'ordre mondial, a encore averti la responsable américaine, ajoutant qu'au delà des pertes humaines considérables, un attentat à l'arme nucléaire perpétré sur le sol américain engendrerait «un tsunami de dégâts socio-économiques» sur l'ensemble du pays. Cette conférence internationale sera l'occasion de «constituer un nouveau départ dans ce qui sera une action internationale agressive» visant à sécuriser les matériaux nucléaires vulnérables, mettant l'accent sur l'engagement «fort» du Président Barack Obama à inscrire ces efforts dans le cadre d'une démarche multilatérale. Il a, dans ce sens, fait savoir que le président américain tiendra, durant et en marge de ce sommet, une série de rencontres bilatérales avec plusieurs chefs d'État et de gouvernement en vue d'approfondir le dialogue sur la non-prolifération nucléaire et les mesures à même de sécuriser davantage les matériaux nucléaires vulnérables et prévenir le terrorisme nucléaire.