Le mouvement de protestation, lancé par le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), a été largement suivi dans la wilaya de Constantine. Hier, plus de 80% des lycées de la wilaya de Constantine ont été paralysés, selon les estimations d'un membre du bureau de wilaya du Cnapest. Les enseignants du secondaire de la troisième wilaya du pays ont manifesté clairement leur colère contre les décisions prises par les directions des lycées, sous couvert de la tutelle, concernant les ponctions sur les salaires des enseignants, qui ont répondu favorablement à l'appel de la grève d'une semaine. En effet, des dizaines d'enseignants ont observé un sit-in devant le lycée technique de Boussouf pour dénoncer ce qu'ils qualifient de «ponctions illégales» sur les payes des enseignants grévistes. «Nous avons décidé de mobiliser les enseignants du secondaire pour obtenir une réponse positive de la part du ministère de l'Education nationale. Les retenus sur les salaires des enseignants ne sont pas conformes aux règlements. C'est injuste», criera un des enseignants du technicum de Boussouf. Notons que la majorité des adhérents du Cnapest à Constantine sont des enseignants du technicum en question. Des centaines, voire des milliers d'élèves ont été obligés de quitter leurs établissements scolaires lorsqu'ils ont appris que leurs enseignants ont débrayé. «La plupart des enseignants ont refusé de travailler. De leur côté, les élèves ont été obligés de quitter les salles, faute de cours», confirmera un élève rencontré devant le lycée Les sœurs Saâdane, situé en face de la direction de l'éducation. Même constat au niveau des lycées El Houria et Jugurtha où la majorité des élèves n'ont pas pu suivre leurs cours habituels à cause du mouvement de protestation. «Plusieurs enseignants nous ont annoncé avant-hier qu'ils ont décidé de renouer avec la protestation», dira un autre élève du lycée Jugurtha. Par ailleurs, 500 enseignants se sont regroupés dès les premières heures au niveau du siège des œuvres sociales pour dénoncer la mainmise de l'UGTA. «Nous avons décidé d'organiser un regroupement symbolique afin d'informer les parties concernées que les enseignants de la wilaya exigent que la gestion des œuvres sociales ne dépende plus des personnes affiliées à l'UGTA», expliquera la même source.