Peut-on se passer des cours officiels et suivre ceux parallèles accomplis à titre individuel ou collectif ? La question semble être tranchée pour les candidats au bac à Constantine. Ces derniers ont opté pour les cours de soutien et les révisions à la maison quittant ainsi précocement les bancs des classes. Ainsi plusieurs lycées constantinois enregistrent un taux d'absentéisme très élevé des élèves de la 3e AS. Des rapports ont été envoyés à la direction de l'éducation de wilaya, qui reconnaît ainsi ce phénomène accentué cette année à cause des perturbations enregistrées depuis le deuxième trimestre. Ils disent «c'est sur la base de certains canevas de référence que nous collectons tous les 15 jours auprès des 48 lycées que compte la wilaya, qu'on établit un rapport global que nous envoyons au niveau du ministère de l'Education. S'agissant de l'absentéisme des élèves, ces derniers ainsi que leurs parents doivent en assumer pleinement les conséquences». Par ailleurs, ce constat a été élaboré par les proviseurs des lycées faisant état d'une «absence précipitée des candidats au baccalauréat de la session de juin prochain, alors que le troisième trimestre est à peine entamé». Des élèves des lycées Yughorta, El Houria et Ibn Taymia rencontrés devant leurs établissements affirment qu'«étant donné les perturbations qui perdurent ainsi que les grèves, la présence dans les classes n'est qu'une perte de temps». «Nous n'arrivons plus à nous concentrer à deux mois du bac» et d'ajouter «les enseignants réclament leurs droits socioprofessionnels et nous réclamons notre droit à un meilleur enseignement car le bac c'est notre avenir et pas question de perdre encore du temps». Un avis que plusieurs lycéens partagent ainsi que leurs parents. D'ailleurs, plusieurs d'entre eux encouragent leurs enfants à étudier à la maison. Les absences sont ainsi générales. Quant aux enseignants, ils soulignent qu'il y a depuis le début du troisième trimestre «zéro élève présent, parfois un ou deux élèves dérogent à la règle dans les classes de terminale et persistent quand même à pointer au niveau de leur établissement scolaire». Du côté des administrations des lycées, les surveillants généraux ne peuvent que notifier de manière périodique les mises en demeure aux parents des élèves des classes de terminale qui ont arrêté de suivre les cours d'une manière précoce cette année. «Les parents nous ramènent des certificats attestant des congés de maladie souvent reconduits et établis en bonne et due forme par des médecins assermentés, des documents que nous ne pouvons que classer par ordre d'arrivée dans les dossiers des absents. Il s'agit là d'une manière tout à fait légale de justifier leurs absences».