Barack Obama a obtenu mardi le soutien des 46 autres pays participant au sommet de Washington à son projet de sécurisation des matières nucléaires fissiles en quatre ans. Mais il n'a pas réussi à dresser la communauté internationale contre l'Iran qu'il accuse de vouloir se doter de l'arme nucléaire. Malgré le forcing de Nocholas Sarkozy et de quelques chefs d'Etat «amis» d'Israël qui s'inquiètent de la sécurité de l'Etat hébreu, Barack Obama a échoué dans son entreprise d'isolement de l'Iran. Ses menaces d'utiliser la force si besoin est pour contraindre les Iraniens de renoncer à leur programme nucléaire se sont heurtées au refus de la Chine de cautionner un durcissement des sanctions économiques contre ce pays. La Chine, qui entretient des relations commerciales étroites avec l'Iran, a réaffirmé à l'issue du sommet que les négociations diplomatiques restaient la meilleure façon de traiter le dossier iranien, mais, a dit le vice-ministre des Affaires étrangères Cui Tiankai, Pékin est disposé à discuter d'autres moyens. Le président russe Dmitri Medvedev a également émis des réserves en soulignant que d'éventuelles sanctions devaient permettre d'empêcher la prolifération et ne devraient pas frapper la population. Nicolas Sarkozy a estimé pour sa part à Washington que la «minute de vérité» sur le dossier iranien était proche et il a réaffirmé que la France était prête à envisager des sanctions hors du cadre d'une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu s'il n'était pas possible de parvenir à un accord. Chantage nucléaire contre l'Iran L'Iran a déposé une plainte officielle auprès de l'ONU contre le président américain Barack Obama pour «chantage nucléaire» contre Téhéran, a annoncé hier l'agence officielle Irna. Le 6 avril, M. Obama a dévoilé la nouvelle doctrine nucléaire de son pays qui s'engage à ne jamais utiliser l'arme atomique contre un adversaire qui ne la détient pas et respecte les règles du traité de non-prolifération nucléaire (TNP). L'Iran et la Corée du Nord font toutefois figure d'exception à la règle. Dans une lettre transmise mardi à l'ONU par le représentant iranien Mohammad Khazaï, l'Iran s'interroge sur les «intentions» de Washington et parle de «menaces» d'attaque nucléaire contre l'Iran, selon Irna. «Les membres de l'ONU ne doivent pas tolérer ou ignorer un tel chantage nucléaire au XXIe siècle», est-il écrit dans la lettre. «Les Etats-Unis, de manière illégitime, ont identifié un pays non-nucléaire comme une cible de leurs armes atomiques et préparent des plans militaires sur cette base.» Selon la missive, le secrétaire à la Défense Robert Gates et la secrétaire d'Etat Hillary Clinton ont lancé en public des «menaces implicites» sur «l'utilisation de l'arme atomique contre l'Iran sur la base d'hypothèses complètement fausses». L'Iran, dans la lettre, réaffirme son engagement à créer un monde sans arsenaux nucléaires. «Les membres de l'ONU doivent prendre des mesures fermes en détruisant l'ensemble des armes nucléaires car c'est la seule garantie contre le recours à ces armes ou la menace d'y recourir.»