Le président américain Barack Obama dit vouloir «enrayer les risques de terrorisme nucléaire». Pour ce faire, il tente d'essayer d'obtenir de ses 46 invités qu'ils s'engagent à sécuriser davantage les dépôts de matières fissiles que leurs pays détiennent. Mais ce sommet international, ouvert depuis lundi dernier, est déjà éclipsé par une tension croissante sur l'Iran que Washington et ses alliés accusent inlassablement de fabriquer secrètement la bombe atomique. Pourtant, Téhéran assure que son programme nucléaire est exclusivement civil. La Chine, un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité, qui dispose à ce titre d'un droit de veto a réduit les espoirs d'un consensus sur de nouvelles sanctions contre l'Iran. La semaine dernière, aux Nations unies, des représentants des six pays (Etats-Unis, Grande-Bretagne, France, Russie, Chine et Allemagne), qui suivent de près le dossier iranien, ont discuté d'un projet de résolution visant à sanctionner l'Iran. De son côté, la Russie souffle le chaud et le froid quant à des nouvelles sanctions contre l'Iran. Dans une interview à la chaîne de télévision ABC, le président Dimitri Medvedev a dit que des sanctions contre des produits énergétiques iraniens, qui seraient vues d'un bon œil par certains membres du Congrès américain, pourraient provoquer une catastrophe humanitaire. En prélude au sommet nucléaire, les Etats-Unis ont enregistré un premier succès avec l'annonce lundi dernier par l'Ukraine d'abandonner son stock d'uranium enrichi, soit 90 kg de cette matière fissile, de quoi fabriquer plusieurs bombes A. Le Canada et le Chili ont pris des engagements similaires par rapport à des stocks plus réduits. De son côté, le Pakistan a assuré que son pays était une «puissance nucléaire responsable», rejetant les appels à cesser la production de matériaux fissiles. Absent du sommet de Washington, les Iraniens annoncent l'organisation d'une conférence sur le désarmement nucléaire les 17 et 18 avril à Téhéran avec la participation des ministres des Affaires étrangères de 15 pays et plus de 200 invités étrangers. «Cette conférence est le résultat de la volonté collective de quelques nations indépendantes […] de simplement discuter de l'usage de l'arme nucléaire dans le monde d'aujourd'hui»,a-t-il indiqué. M. B.