Washington, mal parti ? Le sommet d'Obama qui ambitionne de travailler à l'émergence d'un « monde sans armes nucléaires », rendu plus sûr et plus sécurisé, peine à trouver ses marques. Articulée autour de la nouvelle conception, fondée sur le non-emploi de l'arme atomique contre les Etats sous réserve du respect du TNP (traité de non-prolifération) et à l'exception de l'Iran et de la Corée du Nord présentées en menace tangible, la perception américaine a soulevé les réticences de certaines puissances nucléaires qui, comme c'est le cas pour la France, plaide la nécessité de préserver une autonomie nucléaire. « Je n'abandonnerais pas cette arme nucléaire, garante de la sécurité de mon pays, de façon unilatérale », a déclaré Sarkozy. Dans ce « monde virtuel », la problématique nucléaire lève la première ambiguïté. Elle est au cœur des stratégies du club restreint des grandes puissances mondiales partagées entre les impératifs de la dissuasion nucléaire et l'objectif de limitation des stocks des matières fossiles loin de déteindre, en fait, sur la suprématie militaire des Etats-Unis. Pour restrictive qu'elle soit, l'approche d'Obama ignore la responsabilité des puissances nucléaires dans la prolifération des armes nucléaires en Asie et au Moyen-Orient, à l'exemple du Pakistan, de l'Inde et d'Israël du reste non-signataires du TNP. Elle écarte de son champ d'application les menaces potentielles, iranienne ou de nature terroriste, et écarte les risques réels qui pèsent sur la sécurité collective des Etats non-nucléaires. La seconde ambiguïté, et elle est de taille, du sommet de Washington privilégie la sécurité interne au principe cardinal de l'indivisibilité du désarmement nucléaire. Il apparaît net que l'enjeu iranien participe du consensus recherché pour défendre et imposer un ordre régional déséquilibré en faveur de la domination américano-israélienne. Les pressions et les manœuvres, visant à rallier la Chine réfractaire aux sanctions qui ne « peuvent fondamentalement régler la question » et acquise au dialogue, attestent des « non-dits » du sommet en prélude à une intervention militaire et/ ou nucléaire annoncée « au printemps ». Dans cette région de tous les périls, l'exception israélienne est une réalité pleinement affirmée par le refus de tout engagement et l'absence remarquée de Netanyahu à Washington, coupable de toutes les dérives et de la volonté manifeste de sabordage des efforts de paix internationaux. La vision « deux poids, deux mesures » apporte un discrédit à la démarche ambitieuse et généreuse à souhait, néanmoins sujette à de fortes incertitudes. Dans la forme, la limitation du stock d'uranium enrichi (1.600 tonnes) et de plutonium (500), apte à produire 1.200 armes atomiques, soulève deux obstacles majeurs : que faire contre les Etats nucléaires non-signataires du TNP et comment contraindre les Etats signataires à respecter leurs engagements ? Au début du mois de mai prochain, la conférence sur le TNP tentera certainement de formuler des indications précises. • Le prochain sommet sur la sécurité nucléaire aura lieu en Corée du Sud Le président américain Barack Obama a annoncé, hier, à l'ouverture des travaux de la deuxième journée du sommet sur la sécurité nucléaire, qui se tient à Washington, que le prochain sommet sur le nucléaire aura lieu dans deux ans en Corée du Sud. L'idée de la tenue de ce sommet en 2012 en Corée du Sud, a été approuvée par le président sud-coréen Lee Myung-Bak, a affirmé M. Obama au palais des Congrès de Washington où se déroule cette réunion internationale. Convoqué par le président Obama, ce sommet a réuni une cinquantaine de pays dans le but d'examiner notamment les moyens permettant de maîtriser et de sécuriser l'utilisation du matériel nucléaire. • Obama réclame plus d'actions pour assurer la sécurité dans le monde Le président américain Barack Obama a réclamé hier, lors du sommet sur la sécurité nucléaire à Washington, plus d'actions de la part des pays participants pour assurer la sécurité dans le monde. Selon des extraits de son discours qu'il devait prononcer lors du sommet, M. Obama a appelé à agir pour assurer la sécurité. «Faire de vrais progrès pour la sécurité de nos concitoyens», a-t-il dit. • Ban Ki-moon veut prohiber la production des matériaux fissiles Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, plaidera pour la prohibition des matériaux fissiles pour des armes nucléaires au cours du sommet sur la lutte contre la prolifération nucléaire. «A plusieurs reprises j'ai préconisé que la conférence sur le désarmement entame rapidement des négociations visant à interdire la production de matériaux fissiles pour les armes nucléaires et d'autres engins explosifs», a déclaré Ban Ki-moon à la presse avant de se rendre à Washington. «C'est la raison pour laquelle, à Washington, je vais appeler tous les dirigeants du monde à se retrouver ensemble, peut-être au siège des Nations unies en septembre, pour avancer sur cet objectif essentiel, ce qui serait une étape clé dans le désarmement nucléaire», a-t-il poursuivi. • Washington et Moscou signent un protocole sur le traitement du plutonium Les Etats-Unis et la Russie devaient procéder, hier, à la signature du protocole sur le traitement du plutonium en vue d'éliminer «le plutonium militaire en excès», a annoncé le département d'Etat américain. La secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton et le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov, devaient signer, en marge du sommet sur la sécurité nucléaire à Washington, l'accord qui prévoit le retrait de 34 tonnes de plutonium militaire.