SETIF, qui a bénéficié d'un programme de réalisation de 25 000 logements de type social participatif entrant dans le cadre du plan quinquennal 2005/2009, a réussi à tenir ses promesses dans le respect des délais de livraison des logements. Si les 60 entrepreneurs du secteur de l'habitat concernés pour la réalisation de la première tranche de ce programme ont réussi à dépasser le cap des contraintes liées aux pénuries des matériaux de construction et des perturbations enregistrées sur le marché, ceux qui s'apprêtent à engager les travaux de la tranche concernée par le quinquennat 2010/2014 sont déjà confrontés au problème de la pénurie du ciment. En effet, une enquête au niveau des entrepreneurs et des particuliers fait apparaître que le prix du sac de ciment fixé à 300 DA, revient à plus de 410 DA au niveau du point de vente avec la vente concomitante du rond à béton, alors qu'au niveau du marché parallèle, qui reste florissant, le sac de ciment est largement disponible au prix allant de 750 à 800 DA. Si l'on se réfère aux responsables de la cimenterie de Aïn Kebira, à Sétif, dont la production mensuelle devrait atteindre près 100 000 t/mois grâce à la technologie nouvelle de filtration des déchets qui agit directement sur le rendement de l'usine, en produisant 1 million de tonnes par an, ils disposeraient «de quoi construire une ville entière», la réalité du terrain est toute autre pour l'engagement de la 2e tranche du programme quinquennal 2010/2014. Et si l'on considère que sur le plan théorique, la société de ciment «détient une marge de manœuvre importante pour faire face à la demande du marché» à la veille du lancement de la suite du programme gouvernemental de l'habitat en citant l'équation fait qu'«un logement consomme 25 tonnes de ciment, soit l'équivalent de 500 sacs, alors que la société possède une capacité de production évaluée à 10 000 t/mois», du côté des bâtisseurs professionnels on pense que beaucoup reste à faire car les agissements de la spéculation qui devient un métier chez un certain ensemble d'entrepreneurs sont de plus en plus inquiétants.