La lettre que le président Ahmadinejad a promis d'envoyer à Barack Obama n'a pas fini à la poubelle. Le chef du conseil de la sécurité nationale des Etats-Unis, Mike Hammer, a confirmé la réception par le président US d'un courrier officiel en provenance de Téhéran. Comptant parmi les chefs d'Etat qui ont fait défection aux obsèques royales de feu le Polonais Kaczynski, le nuage volcanique islandais étant trop épais, le patron de la Maison-Blanche aura-t-il plus de temps à relire, avec du recul, ce que Mahmoud Ahmadinejad lui a écrit ou suggéré ? Ce qui est certain, Obama ne répondra d'aucune manière à la missive de l'ex-maire de Téhéran. Nul ne sait s'il l'a trouvée trop virulente à son goût du fait que Mike Hammer s'est refusé à dévoiler son contenu. Parce que si elle s'inspire du récent discours que le président iranien a eu à prononcer devant les hauts dirigeants de l'appareil militaire iranien, son homologue américain ne se donnerait même pas la peine d'aller jusqu'au bout de cette correspondance présidentielle. Alors que se tient à Téhéran la «contre-conférence» sur le désarmement nucléaire, l'ultra conservateur Ahmadinejad a tiré une nouvelle salve en direction de Tel-Aviv et dont le gouvernement a menacé de déchirer les pages de son moratoire sur le gel des implantations juives. A en croire le fils spirituel du guide suprême, Ali Khameneï, le régime sioniste est sur la voie menant à sa chute. La raison est celle-ci : les nations de la région sont déterminées à déraciner ce microbe corrompu (Israël) qui est la principale source d'insécurité dans la région. C'est un peu comme effacer l'Etat hébreu de la carte ! Le président iranien n'en dira pas plus sur ces pays qui, s'ils avaient tous les atouts en main, feraient tout ce qui est en leur possible pour que le 62e anniversaire de la création de l'Etat d'Israël, proclamé unilatéralement, soit le dernier. Des négationnistes parmi les pays dits durs au Proche et Moyen-Orient ? Ahmadinejad a choisi de rester vague sur cette question. Ce qui a été, par contre, plus franc est le soutien de l'Irak, du Liban et de la Syrie au programme nucléaire iranien lors du sommet téhéranais sur le désarmement atomique. Pour ce trio, la République islamique d'Iran a tout à fait le droit de développer sa propre technologie nucléaire à des fins pacifiques. De toute manière, en islam, l'usage des armes nucléaires est strictement interdit, a précisé le chef du clergé chiite, Ali Khameneï. Un précepte que les Occidentaux ne sont pas prêts d'admettre, les mollahs n'auraient qu'un seul et unique objectif, posséder ce que l'Etat hébreu possède déjà. Au risque d'être à nouveau accusé par ses adversaires politiques de tendre la main à l'ennemi, Barack Obama ne mouillerait pas sa plume dans l'encrier afin de répondre à l'expéditeur iranien. Il lui serait plus avantageux de répondre à Hu Jintao après que la Chine ait donné son accord pour travailler sur un projet de sanctions ou à Erdogan qui se refuse à soutenir un régime punitif à l'adresse des mollahs si les détails du programme nucléaire iranien ne sont pas connus. Chacun lira ce qu'il lui plaira.