La Turquie est prête à servir de médiateur entre les pays occidentaux et l'Iran sur la question du nucléaire dans le but d'éviter un nouveau train de sanctions contre Téhéran, affirme son chef de la diplomatie. En visite à Téhéran, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a déclaré que son pays était en mesure de favoriser une issue diplomatique dans laquelle l'Iran ferait enrichir son uranium à l'étranger. Un accord négocié en octobre prévoyait une telle solution, mais il a rapidement été abandonné. «Si nos amis iraniens en ont la volonté et s'ils estiment prudent que nous jouions un rôle, nous le ferons», a déclaré Davutoglu lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue iranien Manouchehr Mottaki. «En tant que pays tiers, la Turquie est prête à jouer un rôle intermédiaire dans l'échange d'uranium et les autres aspects du domaine nucléaire iranien.» L'Iran exige que tout échange de combustible nucléaire se déroule sur son territoire. Téhéran dit avoir besoin d'uranium fortement enrichi pour alimenter un réacteur de recherche médicale et dément tout objectif militaire. Lors d'une autre conférence de presse, le porte-parole de Mottaki, Ramin Mehmanparast, a été interrogé sur la possibilité qu'un échange d'uranium ait lieu en territoire turc. «Des pays amis, dont la Turquie, s'efforcent de faire comprendre nos droits en matière de nucléaire à l'autre partie. Différentes idées existent, mais elles ne pourront être appliquées qu'à nos conditions», a-t-il répondu. La Turquie, membre non-permanent du Conseil de sécurité, s'oppose à de nouvelles sanctions contre l'Iran. «Nous pensons que la diplomatie est la clé permettant de résoudre les problèmes entre l'Iran et le groupe des «5+1», a déclaré Mottaki, en référence aux Etats-Unis, à la Russie, à la France, au Royaume-Uni, à la Chine et à l'Allemagne. «S'ils choisissent une autre voie, nous n'y pouvons rien», a-t-il ajouté. Parallèlement, à Pékin, le ministre chinois des Affaires étrangères a estimé qu'il restait possible de trouver une issue diplomatique. La Chine, qui dispose d'un droit de veto au conseil de sécurité de l'Onu, est également hostile à des sanctions. «Nous avons dit plusieurs fois que le débat lancé par les six pays à New York ne signifie pas la fin du dialogue et des négociations qui, nous l'avons toujours cru, sont le meilleur moyen de résoudre la question du nucléaire iranien», a déclaré la porte-parole Jiang Yu.