Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, s'est rendu hier à Téhéran pour trouver une issue diplomatique au dossier du nucléaire iranien. L'Occident ne croit pas trop en cette médiation de la «dernière chance». M. Lula a opté, selon son porte-parole, pour «un processus de dialogue qui puisse aboutir à un accord en vue d'aller vers une solution négociée entre les pays occidentaux et l'Iran» lors de son entretien avec son homologue iranien, M. Ahmadinedjad qui a critiqué « les pays qui contrôlent les centres politiques, économiques et médiatiques du monde » et « ne veulent pas que les autres pays fassent des progrès ». «Ensemble, nous pouvons changer ces conditions injustes et apporter les changements nécessaires », dit-il à son homologue qu'il a remercié pour tous ses appuis. Ces entretiens entre les deux présidents ont été organisés parallèlement à une réunion tripartite entre le chef de la diplomatie turque Ahmet Davutoglu et ses homologues iranien et brésilien à Téhéran. Selon la délégation brésilienne, un bilan de cette médiation pourrait être dressé aujourd'hui.Le Brésil et la Turquie ont proposé leur médiation pour convaincre l'Iran de réexaminer le projet d'échange de combustible nucléaire soumis par l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), évitant ainsi l'adoption d'un quatrième train de sanctions déjà débattu par les grandes puissances. Vendredi, alors que le président russe, Dimitri Medvedev a accordé 30 % de chance à M. Lula, la chef de la diplomatie américaine, Mme Hillary Clinton a affirmé qu'il n'y aura « aucune réponse sérieuse de la part des Iraniens avant que le Conseil de sécurité n'agisse ». En réponse à ces déclarations pessimistes, Téhéran a annoncé samedi qu'une entente était intervenue sur la quantité et le moment d'un échange d'uranium faiblement enrichi contre du combustible nucléaire à 20%. L'Iran est prêt d'après le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparas à discuter du lieu de l'échange « s'il y a des garanties concrètes» assurant qu'il recevra le combustible nécessaire à son réacteur de recherche de Téhéran. Ali Akbar Salehi, chef de l'Organisation de l'énergie atomique iranienne, affirmé qu'« il y a une volonté de part et d'autre de régler le problème et les choses évoluent positivement ».