Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré hier à Doha que son pays était disposé à servir de centre pour l'échange de l'uranium iranien, si cela pouvait contribuer à un règlement de la crise sur le nucléaire. «L'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) a dit que la Turquie pouvait servir de centre pour l'échange d'uranium (...) mais il n'y a pas eu d'accord jusqu'à présent», a déclaré M.Erdogan lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue qatari, cheikh Hamad Ben Jassem Al-Thani. «Si la Turquie est choisie, elle fera ce qui lui est demandé», a ajouté M.Erdogan, soulignant que son pays déploie depuis des mois des efforts «pour sortir de la crise» sur le nucléaire iranien. Pour sa part, le Premier ministre qatari a assuré que son pays avait «confiance en la Turquie et en sa capacité à jouer un rôle dans ce dossier». Le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, doit se rendre la semaine prochaine en Iran pour tenter de trouver une solution diplomatique à la crise du nucléaire iranien. La Turquie, pays membre de l'Otan et voisin de l'Iran, avec lequel elle entretient de bonnes relations, plaide pour une résolution diplomatique de la crise du nucléaire iranien et s'est proposée à plusieurs reprises pour jouer un rôle de médiateur entre Téhéran et les grandes puissances. La visite de M.Erdogan au Qatar coïncide avec celle de la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, qui effectue une tournée à Doha et Riyadh pour obtenir l'appui de hauts responsables arabes et musulmans à un renforcement des sanctions contre l'Iran. L'Iran a lancé mardi la production d'uranium enrichi à 20%, malgré les protestations des puissances occidentales. Ces dernières soupçonnent Téhéran de chercher à se doter de l'arme nucléaire sous couvert de son programme civil, ce que Téhéran nie.