Ankara, qui siège actuellement au Conseil de sécurité de l'ONU, a déjà proposé cet hiver de servir d'intermédiaire pour tenter de régler le conflit entre Téhéran et les grandes puissances. La Turquie est «prête à agir comme Intermédiaire» pour aider au règlement de la question nucléaire iranienne, a déclaré hier le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu lors d'une conférence de presse à Téhéran. «La Turquie est prête à servir d'intermédiaire pour un échange d'uranium» entre l'Iran et les grandes puissances «et nous espérons avoir un rôle utile dans ce dossier», a déclaré M.Davutoglu à l'issue d'une rencontre avec son homologue iranien Manouchehr Mottaki. Le chef de la diplomatie turque a par ailleurs réaffirmé que, pour Ankara, «la solution (à la question nucléaire iranienne) passe par la négociation et par le processus diplomatique» plutôt que par des sanctions, envisagées par les grandes puissances. La Turquie, qui siège actuellement au Conseil de sécurité de l'ONU, a déjà proposé cet hiver de servir d'intermédiaire pour tenter de régler le conflit entre Téhéran et les grandes puissances, focalisé sur le programme iranien d'enrichissement d'uranium dont les Occidentaux craignent qu'il n'ait un objectif militaire. Ankara a notamment proposé d'abriter et garantir un échange d'uranium faiblement enrichi iranien contre du combustible enrichi à 20%, fourni par les grandes puissances, dont l'Iran dit avoir besoin pour son réacteur de recherche médicale de Téhéran. Téhéran a refusé en octobre une proposition de l'AIEA de livrer 70% de son uranium faiblement enrichi à la Russie, qui l'aurait enrichi à 20% avant qu'il ne soit transformé en France en combustible pour ce réacteur de recherche. Invoquant un «manque de confiance» envers les Occidentaux, Téhéran a exigé qu'un échange soit simultané et se fasse sur son territoire. Ces conditions ont été rejetées par les grandes puissances, entraînant la décision de l'Iran de produire lui-même l'uranium enrichi à 20% dont il dit avoir besoin. Sans répondre explicitement à la proposition turque, le ministre iranien des Affaires étrangères Manouchehr Mottaki a réaffirmé de son côté que Téhéran demeurait prêt à un échange d'uranium selon les modalités fixées par l'Iran. «Si l'autre partie a la volonté politique sérieuse de parvenir à un échange de combustible, ce peut être l'occasion pour rétablir la confiance dans un cadre multilatéral», a déclaré M.Mottaki. «Si le principe d'un échange est acquis, les autres aspects peuvent être négociés», a ajouté le ministre. Pour sa part, le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Ramin Mehmanparast, a salué les efforts de la Turquie pour trouver une solution. «Des pays amis, notamment la Turquie, ont mené des activités importantes pour faire comprendre à l'autre partie nos droits, et différentes idées ont été évoquées à ce propos», a déclaré M.Mehmanparast, cité par l'agence Mehr. «Des pays amis (...) ont présenté des propositions (pour l'échange du combustible) dont certaines ne sont pas en contradiction avec nos conditions», a affirmé M.Mehmanparast, tout en ajoutant que «l'échange devait avoir lieu sur le sol iranien». La semaine dernière, M.Mottaki avait affirmé que l'Iran était prêt à échanger simultanément 1000 kg d'uranium enrichi à 3,5% contre 100 kg de combustible à 20%. Il a indiqué dimanche souhaiter aborder ce point avec les quinze membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Les Etats-Unis ont répondu lundi que l'offre de l'AIEA demeurait sur la table, mais qu'elle «devrait être mise à jour» pour tenir compte des capacités supplémentaires d'enrichissement acquises depuis par l'Iran. La France a de son côté rejeté la proposition de M.Mottaki «contraire à l'offre de l'AIEA» et qui ne «répond pas aux préoccupations de la communauté internationale».