Mêlé à un scandale sexuel, Franck Ribéry voit son avenir assombri. Longtemps sur les rangs, le Real Madrid ne souhaite plus le recruter, alors même que le Bayern Munich n'a pas forcément envie de le conserver. Si la justice ne l'empêche pas de jouer au football (selon la loi, avoir des relations sexuelles avec une mineure prostituée est passible de trois ans de prison et de 45 000 euros d'amende), Franck Ribéry pourrait voir sa carrière sérieusement freinée. Celui qui était promis à une ascension permanente depuis son départ du FC Metz (Galatasaray, Olympique de Marseille, Bayern Munich), risque aujourd'hui une terrible dégringolade. Promis au Real Madrid la saison prochaine, le meneur de l'équipe de France serait devenu un paria du côté de la Casa Blanca. En réalité, il n'était déjà plus en odeur de sainteté depuis un moment (sa légitimité sportive dans un effectif déjà pléthorique en joueurs offensifs étant contestée), mais devant l'insistance de son conseiller spécial, Zinedine Zidane, Florentino Perez se montrait hésitant. Le président du Real a désormais un solide prétexte pour stopper le processus de recrutement de Ribéry. Lassé des polémiques extrasportives et des frasques de certains de ses joueurs – des sorties nocturnes de Cristiano Ronaldo aux sorties médiatiques de Guti, en passant par l'accident de voiture de Karim Benzema –, Perez veut s'éviter un nouveau scandale. Quoi de plus normal pour l'homme qui bâtit la renommée de son club à grand renfort de communication et de publicité. «L'image Real Madrid» est tout simplement en jeu. Cadena Ser affirme en tout cas que Perez a définitivement mis une croix sur le Boulonnais, tandis que Marca titre que «ce scandale éloigne de manière quasi-définitive Ribéry du Real Madrid». Le quotidien sportif madrilène affirme même que le club a commencé à cibler de nouveaux objectifs. Egalement un temps intéressé par le Ch'timi, le FC Barcelone devrait également enclencher la marche arrière. On se souvient que Pep' Guardiala, très strict sur la vie nocturne de ses ouailles, avait fait le ménage dans le vestiaire catalan à son arrivée. Ronaldinho en avait fait les frais. Marié, deux enfants, Franck Ribéry jouissait jusqu'à la semaine dernière d'une réputation sans tache. Jamais avare en sensationnalisme, la presse allemande est ainsi restée relativement sobre. Son statut de protégé pourrait cependant rapidement vaciller. Sa femme Wahiba commence à confier son désarroi aux médias d'outre-Rhin. Contrairement à Lyon, qui a soutenu Sidney Govou (également impliqué dans l'affaire) dans un communiqué, le Bayern Munich n'a pas officiellement soutenu son joueur. Ce dernier a même été convoqué par sa direction lundi. C'est le directeur sportif, Christian Nerlinger, qui l'a reçu. «Cela a été naturellement un sujet de discussion», a-t-il confié sans en dire davantage. Benarfa ou Benzema ? Après Franck Ribéry et Sidney Govou, un troisième joueur de football sera entendu par la police dans l'affaire, de source proche de l'enquête. Le Point.fr ayant cité son nom – ainsi que celui de Karim Benzema –, le Marseillais Hatem Benarfa a cru bon de se défendre dans France Foot l'émission, sur la chaîne L'Equipe TV. «Ce n'est pas moi, a-t-il assuré. (...) Déjà, on sait pas si ce qu'il s'est passé est vrai. Donc avant de parler… Parce qu'on connaît toutes ces histoires-là. Christiano Ronaldo a eu ces histoires-là, Beckham a eu ces histoires-là. On ne sait pas ce qui s'est vraiment passé.» «Il n'y a pas de joueur de l'OM dans cette affaire, je l'assure. J'invite à la prudence sur ce dossier. N'allez pas plus vite que l'enquête», a aussi assuré le président de l'OM, Jean-Claude Dassier. Le 10 Sport publie pourtant une photo de Benarfa en compagnie d'Abou, le Lyonnais, personnage central de l'affaire, qui serait au centre du réseau de proxénétisme incriminé. L'avocat de Benarfa réplique mardi dans Le Post : «Qu'il ait connu cette personne, c'est une chose. Il est Lyonnais et connaît pas mal de Lyonnais. Après, qu'il ait entretenu une liaison avec cette personne dans les circonstances évoquées dans le dossier, absolument pas. De toute manière, il semble que cet homme connaisse pas mal de gens. Si toutes ses connaissances doivent être entendues...» Evoqué dans l'affaire, Karim Benzema ne serait que victime de rumeurs à son encontre. C'est en tout cas ce qu'estime Karim Djaziri, l'agent du joueur joint par notre rédaction, alors que celui-ci n'a même pas été appelé à comparaître par la brigade de répression du proxénétisme : «Je ne veux pas démentir, alors qu'il n'a même pas été convoqué. Il n'est pas convoqué, alors je ne vois pas comment il peut être lié à l'affaire. Pour l'instant, il n'y a pas de retombées. Il ne connaît pas cet Abou, s'il est convoqué, il répondra à ces questions-là, mais pour l'instant, il n'est pas convoqué.» Quant à savoir si Benarfa a pu être confondu avec Benzema, il rétorque : «Peut-être, tout peut arriver, je ne sais pas.»