Les services de sûreté de wilaya de Annaba ont arrêté jeudi à 19h54 Noureddine Ahmed Malek, P/APC de la commune d'El Bouni, en possession de 100000 DA, montant d'une opération de corruption, apprend-on de source sécuritaire. A l'origine de ce scandale, qui n'est d'ailleurs pas le premier pour ce responsable d'obédience FLN, un entrepreneur ayant réalisé plusieurs projets au profit de cette commune en plein développement n'a pas pu récupérer son dû car, selon notre source, le P/APC en question s'obstine à bloquer son paiement. Pour faire avancer les factures de paiement, le P/APC, sans aucune gêne, demande au réalisateur des projets le montant de 10 000 DA en contrepartie du déblocage de sa situation. L'entrepreneur prend alors attache avec les services de police de la sûreté de wilaya de Annaba et rapporte le chantage du P/APC. Un piège pour surprendre l'homme sur les faits a été soigneusement mis en place par la police avec la victime du P/APC. La rencontre a eu lieu dans un café, a précisé la source, où l'entrepreneur a remis la somme au P/APC. Ce dernier promet de débloquer les factures en question avant de se faire prendre en flagrant délit de corruption par la police. Présenté jeudi au juge d'instruction près le tribunal d'El Hadjar, Ahmed Malek Noureddine a été placé sous mandat de dépôt pour chantage et corruption. Ce même P/APC se trouve déjà impliqué dans un scandale portant sur le détournement de 150 couffins de Ramadhan destinés aux familles démunies. Ce don d'Asmidal, d'un montant de 2 milliards de centimes, a été détourné de ses vrais ayants droit, en l'occurrence les démunis, pour se retrouver sur les étals d'un magasin à El Bouni. Ce scandale a éclaté suite à des lettres de dénonciation adressées au chef de l'exécutif faisant état des agissements et des dépassements de ce responsable. Suite à quoi une plainte a été déposée par le premier responsable de la wilaya, Mohamed El Ghazi, auprès du procureur général près la cour de Annaba qui a ordonné une instruction judiciaire. La brigade de recherches et d'investigations de la gendarmerie d'El Bouni a présenté un dossier bien ficelé au magistrat instructeur près le tribunal d'El Hadjar qui avait placé le P/APC sous contrôle judiciaire. A noter que d'autres parties sont impliquées dans cette affaire et l'enquête suit son cours. Par ailleurs, il y a lieu de signaler qu'il est aussi reproché au mis en cause, outre cette affaire de corruption, le détournement des 150 couffins de Ramadhan, des griefs relatifs à la gestion de sa commune, notamment le projet portant la réalisation d'un jet d'eau au centre de la daïra d'El Bouni. Ce projet, dont la surévaluation ne reflète pas son aspect, encore moins ses normes, d'où une enquête a été ouverte par les services sécuritaires. La liste des dépassements de cet élu ne s'arrête pas là, elle a aussi atteint les contrats d'emploi. Selon nos sources, le mis en cause a eu un quota de 51 contrats avec lesquels 51 femmes ont été recrutées en tant qu'agents de nettoyage, mais en réalité elles ont été placées dans l'administration. Le scandale de cette commune n'a pas livré tous ses secrets ; on s'attend à d'autres scandales car lors de notre présence à la mouhafadha de Annaba, nous avons entendu un haut responsable du FLN crier haut et fort sans s'en rendre compte : «Nom de Dieu, je vous ai demandé de tirer profit au maximum, mais je ne vous ai pas demandé d'agir avec absurdité sur votre lieu de travail…» Affaire à suivre.