Dans le cadre de l'éradication de l'habitat précaire à Alger, les services de la wilaya ont relogé 553 familles, soit 151 habitants du bidonville de Baraki et 402 locataires des chalets des Ondines à Bordj El Bahri. La wilaya d'Alger a mobilisé pour cette opération d'importants moyens humains, matériels et organisationnels, nonobstant le déploiement des éléments de la Gendarmerie nationale, de la sûreté nationale et de la Protection civile, et ce, afin d'assurer son bon déroulement. S'agissant des sites qui devront accueillir les familles, la wilaya d'Alger a choisi six localités disposant de logements vacants, à savoir Baraki, Bordj El Kiffan, les Eucalyptus, Bir Mourad Raïs et Souidania. Pour rappel, la wilaya d'Alger a déjà engagé quatre opérations de relogement qui ont touché 1937 familles, auxquelles il faut ajouter les 553 relogées hier, à savoir un total de 2490 familles. Une opération qui se poursuivra jusqu'à la fin de l'année en cours. Le wali délégué de la circonscription administrative de Dar El Beida et coordinateur de l'opération, M. Benmansour, a déclaré : «Nous allons reloger environ 4000 familles en tout. Le wali d'Alger et les services concernés sont à pied d'œuvre pour finaliser ce grand chantier avant la fin de l'année. Et ce, dans l'optique d'éradiquer une bonne fois pour toute l'habitat précaire qui noircit et le paysage de la capitale et l'environnement puisque toutes les normes d'une vie décente sont bafouées dans ces lieux.» Les familles bénéficiaires de cette opération de relogement ont affiché leur joie, c'est le cas d'El Hadja Meriem qui n'a cessé de lancer des youyous. «Je vis dans un chalet depuis 7 ans et je peux vous assurer que les conditions de vie sont loin d'être favorables. Aujourd'hui cette journée est synonyme d'indépendance et de joie», avoue-t-elle. Ce qui n'est pas le cas pour de tous les habitants des chalets des Ondines. Farid est de ceux-là. Mécontent, il dira : «Nous attendons depuis 7 ans pour qu'aujourd'hui les services de la wilaya nous excluent de cette opération. Je viens d'ailleurs d'adresser un recours au wali délégué de Dar El Beida.» Contacté à ce sujet, le wali délégué a annoncé que «toutes les familles vont être délocalisées et toutes auront leur logement. Le souci rencontré pour les quelques familles restantes est d'ordre purement administratif. Soit des pièces manquantes ou encore des familles qui vont être relogées dans leur localité d'origine». Se voulant plus explicite, il dira : «Il faut savoir que les familles qui habitent ces chalets viennent de différentes localités d'Alger, donc nous essayons de les reloger dans leur localité d'origine. Mais une chose est sûre, ces chalets vont être détruits et aucune famille ne sera abandonnée», a assuré M. Benmansour. Encore des logements de type F2 Le président de la République a insisté à maintes reprises sur l'abandon de la réalisation de logements de type F2, et ce, eu égard à la composante de la famille algérienne. En vain. Sur les sites d'accueil, dont celui de Baraki, la plupart des logements sont de ce type. Mohamed, bénéficiaire du relogement est hors de lui : «Comment vivre dans un F2 alors que nous sommes une famille de huit membres ?», s'est-il interrogé. Il a déposé un recours au niveau de la wilaya déléguée, mais ses chances de se voir attribuer un logement plus grand sont minimes. Le coordinateur de l'opération lui a signifié que toutes les familles qui vont être relogées sont nombreuses et la wilaya ne peut satisfaire tous leurs recours. Enfin, l'autre problème posé par les familles bénéficiaires est que toutes ont demandé d'être transférées à Bir Mourad Raïs. Chose que le wali délégué a expliqué en ces termes : «Nous avons seulement trois ou cinq logements à Bir Mourad Raïs et ils seront cédés aux familles originaires de cette localité.» Et Mohamed de conclure : «Les chalets dans lesquels nous vivions sont de type F2 et nous sommes transférés dans des logements du même type. La seule différence, du moins pour moi, c'est le béton.»