Le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, a reconnu hier que le mégaprojet de transfert d'eau In Salah-Tamanrasset a engendré des coûts supplémentaires, relevant qu'il coûtera désormais 190 milliards de dinars. S'exprimant en marge de la visite qu'il a effectuée dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj, M. Sellal a cependant imputé ces surcoûts à la réalisation d'une station de déminéralisation, rassurant que la gestion du projet est «tout à fait normale». Le projet, dit-il, «est inscrit dans la base des résultats des appels d'offres, l'estimation administrative est d'une centaine de milliards». M. Sellal a indiqué en outre que son département s'attelle à refaire les réseaux d'alimentation en eau potable, vétustes, et qui sont l'une des principales causes des fuites récurrentes. Il a annoncé à cet effet que 12 villes sont concernées, y compris Tamanrasset qui recevra l'eau du transfert en eau en novembre. «Il faut régler le problème des pertes», a-t-il soutenu non sans indiquer que les branchements illicites sont également une des causes de cette déperdition. Le but que se fixe le ministère à travers ces opérations qui sont d'ailleurs entamées et dans le taux des travaux est aujourd'hui estimé entre 17 et 25%, est de pérenniser les ressources en eau. Pour réaliser cet objectif, le ministère a réalisé un nombre impressionnant de barrages et de stations de dessalement, au côté d'un autre projet d'envergure, à savoir la récupération des eaux usées. «L'objectif est d'atteindre d'ici deux ans 750 millions m3 dont bénéficiera le secteur de l'agriculture», précise M. Sellal. Il annonce à cet effet la signature avec l'ambassade des Etats-Unis d'un projet d'étude pour passer à une phase de traitement tertiaire des eaux usées. Pour l'heure, les usées sont utilisées uniquement pour l'agriculture et la céréaliculture. «Avec cette nouvelle phase, l'eau sera réellement potable et servira aussi pour la culture maraîchère», explique-t-il. S'agissant du coût de l'eau, le ministre a affirmé que celui-ci, largement soutenu par l'Etat, ne connaîtra pas d'augmentation. Lors de sa visite, M. Sellal a annoncé la mise en place de systèmes d'irrigation et s'est enquis des projets dont bénéficiera la wilaya et de leur état d'avancement, dont trois projets de transfert. Ainsi, le projet de transfert d'eau à partir du barrage de Béjaïa bénéficiera à huit communes de la wilaya. Celui du transfert à partir du barrage Tilesdit de Bouira alimentera cinq communes de Mansourah ainsi que Ahnif, Ath Mansour et Laâdjiba, à Bouira. M. Sellal a insisté à cet effet sur la sécurisation en matière d'alimentation en eau potable.