Avec un chiffre d'affaires de 19 milliards de dinars (une progression de 17,7%), le secteur des assurances demeure dominé essentiellement par trois activités, à savoir l'automobile, les risques industriels (Iard) et le transport. Le reste des produits proposés par les assureurs ne représente qu'un taux de pénétration très faible. C'est le cas de l'assurance Cat Nat (catastrophe naturelle) et l'assurance vie. La culture de l'assurance fait défaut en Algérie. Les algériens sont très nombreux à contracter aujourd'hui des assurances dites de personnes et encore moins les assurances décès. C'est le constat qu'on peut tirer de la note de conjoncture du marché des assurances du 4e trimestre 2009, présentée hier par Abdelhakim Benbouabdellah, secrétaire du Conseil national des assurances (CNA), en présence du président et du vice-président de l'Union Algérienne des Sociétés d'Assurance et de Réassurance (UAR), respectivement Amara Latrous et Tahar Bala. L'assurance de personnes qui peine à se développer a baissé de 18%. Cette baisse provient essentiellement de la baisse de la production de la garantie décès qui serait le résultat du non-renouvellement de conventions signées avec certaines banques. L'assurance Cat Nat, en dépit de son caractère obligatoire, ne figure même pas dans le document. Ceci s'explique tout simplement par le fait que le Algériens n'ont toujours pas adhéré au principe de l'assurance habitation et ce, malgré les multiples catastrophes naturelles qui ont frappé l'Algérie ces dernières années. Autre produit peu sollicité par les citoyens : l'assurance crédit. Elle a enregistré une baisse de 41% par rapport à la même période de l'année précédente. La non reconduction de nombre de conventions arrivées à échéance avec certaines banques continue d'affecter le chiffre d'affaires de cette branche, en matière d'assurance du crédit à la consommation (-60%) ainsi que celle garantissant le crédit immobilier (elle a connu une baisse de 54%). Une baisse de 5% a également été constatée dans la production de l'assurance crédit à l'exportation, de moindre effet car cette garantie ne détient que 8% du chiffre d'affaires total de la branche. A noter que le nombre d'affaires du marché agricole se stabilise en raison de la stagnation du volume des primes en production végétale qui détient près de 85% du portefeuille de la branche. L'assurance automobile enregistre 7,9 milliards DA Près de 41% du chiffre d'affaires du secteur sont relatifs à l'assurance automobile, avec un montant de 7,9 milliards de dinars soit une hausse de 18%. L'augmentation dans la branche automobile est due essentiellement à la souscription des garanties dommages : «dommage collision» et «tous risques» dont les parts dans la branche sont estimées respectivement à plus de 28% et 30%, et cela en dépit de la suppression des crédits octroyés par les établissements financiers pour l'achat de véhicules. En seconde position vient la branche IARD, avec 1,3 milliard de dinars supplémentaires, soit une progression de 23%, tirée essentiellement par la forte croissance marquée dans la branche incendie (+45%) et, à un degré moindre, dans l'assurance construction qui a enregistré une progression de plus de 8%. La troisième place reste occupée par la branche «transport», avec une hausse de 30,3%. Ce résultat provient essentiellement de la hausse du chiffre d'affaires de l'assurance du transport aérien. L'assurance des «facultés maritimes» aurait connu, quant à elle, une hausse moins importante de 8%. Pour ce qui est des parts de marché, le marché des assurances reste toujours dominé par les entreprises traditionnelles (SAA, CAAR, CAAT, CNMA) qui détiennent 65% de parts de marché. La part du chiffre d'affaires des mutuelles représente 6,6% du chiffre d'affaires global du secteur, alors que les entreprises spécialisées en assurance crédit (SGCI et CAGEX) ne représentent que 0,43% du marché.