Malgré les efforts entrepris en matière de développement agricole, la facture alimentaire de l'Algérie demeure importante. Durant le 1er trimestre 2010, le groupe des «biens alimentaires» vient en troisième position dans la structure des importations réalisées avec un montant de 1,55 milliard de dollars US, soit 16,52% du volume global des importations. Grâce à la LFC 2009 et la bonne saison agricole de l'année passée, l'Algérie a pu économiser 194 millions de dollars US, soit plus de 11% durant le 1er semestre 2010. Les principaux produits importés sont les céréales, semoule et farine, le lait en poudre, les produits laitiers, le sucre et sucreries, les légumes secs, le café et thé ainsi que les viandes. En 2008, la facture alimentaire avait atteint 8 milliards de dollars, sachant qu'en 2003 elle a été de 2,5 milliards de dollars. En 2009, l'Algérie a pu réduire ses dépenses d'importations alimentaires à 5,8 milliards de dollars en 2009, profitant du tarissement des prix à l'international et de l'amélioration des rendements de certaines filières agricoles, notamment les agrumes et la production laitière, ainsi que les céréales. Mais l'autosuffisance n'est pas encore acquise par le pays. Les achats à l'international qu'effectue l'Algérie sont conséquents, à telle enseigne que les marchés sont attentifs aux appels d'offres lancés en la matière. Dans le domaine du blé, les importations jusqu'à récemment ont influé sur les cours, car l'Algérie est classée parmi les plus gros importateurs des denrées alimentaires. Le marché de la poudre de lait est impacté également par les achats de l'Algérie, classée comme le troisième consommateur au monde. Plusieurs facteurs sont à l'origine de cette situation. A l'échelle nationale, le secteur de l'agriculture a besoin de gros investissements et de ressources hydriques afin de développer l'irrigation. La ressource humaine qualifiée et spécialiste des questions agricoles fait défaut, car les jeunes boudent cette filière stratégique. A l'échelle internationale, les importations alimentaires dépendent notamment des fluctuations des monnaies, du renchérissement des cours de certains produits de base sur le marché mondial, notamment les céréales, le sucre, la poudre de lait, les huiles végétales et les viandes. Les fortes dépenses sont également accentuées par la hausse des prix de l'énergie. Cela dit, l'espoir existe. En 2009, la récolte céréalière avait atteint 6 millions de tonnes, un niveau jamais atteint depuis 1975. Ce résultat a démontré que le pays peut réussir son autonomie alimentaire, pourvu que toutes les énergies soient mobilisées pour le développement de l'agriculture.