Les besoins alimentaires quotidiens de l'Algérie ont été multipliés par 7,5 depuis 1962 contre un quadruplement de la production alimentaire nationale. A travers les importations, l'Algérie parvient à combler les besoins des populations. Mais le salut vient par l'exploitation des potentialités agricoles du pays et des ressources hydriques (barrages et forages). Le constat a été établi par le secrétaire général au ministère de l'Agriculture et du développement rural, Sid Ahmed Ferroukhi, lors des premières assises de l'industrie agroalimentaire tenue à Alger. Face à cette situation, l'Algérie devra trouver la parade. L'amélioration du niveau de sécurité alimentaire à partir de la production nationale, la protection et la valorisation des productions vivrières, la promotion des techniques et industries adaptées aux changements climatiques et la construction d'un développement harmonieux et équilibré des territoires ruraux sont autant d'objectifs à concrétiser, selon le responsable du ministère cité par l'APS. La préservation du patrimoine halieutique national et l'approvisionnement du marché en produits halieutiques sont également des actions prioritaires, impliquant au niveau du ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques une stratégie de développement de ses activités dans une perspective durable. Il s'agit à ce titre de développer l'aquaculture pour jouer un rôle moteur dans le développement durable des industries agroalimentaires (IAA) et assurer une production complémentaire à celle réalisée par la pêche maritime. Le potentiel halieutique national, arrêté dans le cadre d'une exploitation durable par zones de pêche et espèces, est évalué à environ 170 000 tonnes. Les importations en biens alimentaires ont connu ces dernières années une hausse inquiétante, si l'on se fie aux données du Centre national d'informatique et de statistiques (CNIS). En 2008, la facture a été de l'ordre de 7,813 milliards de dollars. Une baisse sensible a été enregistrée en 2009, avec un montant de 5,81 milliards de dollars, soit un recul de 25,6 % (deux milliards de dollars). Les principaux produits importés sont, entre autres, les céréales, les produits laitiers, le sucre, le café, les légumes secs et les viandes. La facture d'importations des céréales, semoule et farine se chiffre à 2,3 milliards de dollars, tandis qu'en 2008 elle a été de 4,05 milliards de dollars, faisant de l'Algérie un des plus grands importateurs à l'échelle mondiale. La poudre de lait et produits dérivés a mobilisé une somme de 862,76 millions de dollars en 2009, alors qu'en 2008, l'Algérie avait déboursé 1,28 milliard de dollars. La facture du sucre demeure également lourde avec un montant de 568,99 millions de dollars. Perspectives L'autosuffisance alimentaire demeure liée, selon les spécialistes, au développement de l'agriculture selon les standards mondiaux avec des grands investissements locaux. La disponibilité de l'eau, notamment pour l'irrigation des terres et l'alimentation du bétail, et la ressource humaine (exploitants, vétérinaires, agronomes et managers spécialistes des investissements agricoles) sont indispensables pour l'essor de l'activité agricole. L'Etat est appelé à créer des périmètres et des zones spécialisés dans le domaine agricole avec des projections chiffrées sur les quotas de production de chaque région. La professionnalisation de l'agriculture est indispensable pour envisager une satisfaction totale des besoins. C'est un projet faisable, selon des professionnels, étant donné les potentialités du pays et les investissements entrepris en matière de barrages à travers le pays.