Réunie en fin de semaine dernière, l'intersyndicale de la santé publique, après avoir évalué les multiples actions initiées, a décidé de surseoir aux rassemblements qu'elle tient périodiquement. Changement de stratégie ou recul de la mobilisation dus aux pressions diverses (ponction sur salaire, menace de licenciement…) subies par les praticiens, qui dénoncent la mise en cause du droit à la grève et des liberté syndicales notamment ? Même si elle est dictée par la «conjoncture actuelle», marquée par l'obstination des pouvoir publics qui rechignent à prendre en compte les revendications de l'intersyndicale d'une part, et d'autre part, par la chape de plomb qui pèse sur les libertés syndicales, la décision de surseoir à tout mouvement n'est nullement un fléchissement dans la détermination des praticiens, selon Mohammed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), qui déclarait hier au Temps d'Algérie que «malgré toutes les pressions, nous sommes déterminés à défendre notre dignité ainsi que la santé publique». Pour notre interlocuteur, l'intersyndicale, première instance fédératrice et mobilisatrice des praticiens de la santé, a toujours agi de façon «réglementaire». En effet, ce seront les conseils nationaux des deux syndicats (SNPSSP et SNPSP) qui se tiendront avant la fin du mois en cours qui décideront, selon notre interlocuteur, de la poursuite des mouvements de protestation, ou d'autres actions, explique M. Yousfi, «comme ça a été le cas pour le gel de la grève». Le combat ne se limite pas à une grève, estime encore Yousfi, qui réaffirme la volonté et la détermination de la base «avec laquelle on a toujours agi en parfaite osmose», d'aller jusqu'au bout. «Et c'est dans cet esprit de continuité de la lutte que les deux syndicats ont décidé de surseoir aux rassemblements et de convoquer leurs conseils nationaux pour redéfinir les formes à donner à cette protestation en les adaptant à la conjoncture actuelle», lit-on dans le communiqué sanctionnant la réunion de l'intersyndicale qui «salue le dévouement et la persévérance de ses adhérents qui ont tenu à marquer de leur présence le rassemblement du 1er mai, qui a valeur de symbole de la continuité de la lutte des praticiens et de la constance de leurs positions face au mépris et la répression opposés par les pouvoirs publics à leurs revendications légitimes». La stratégie de l'intersyndicale visant à faire fléchir les pouvoirs publics comprend aussi «le travail de groupe». Si les conseils nationaux des deux syndicats et les assemblées générales locales se réunissent en vue d'aboutir à d'autres formes, notre interlocuteur fera savoir que la confédération des syndicats algériens (CSA) tiendra sa deuxième réunion ce lundi pour discuter et adopter le projet de charte du règlement intérieur de cette entité syndicale récemment lancée. D'autres actions communes sont-elles envisageables dans ce cadre ? M. Yousfi tient à rappeler que les erreurs du passé leur ont enseigné à faire les choses de manière réfléchie. «Nous avons tout le temps pour agir», se contente-t-il de déclarer, affirmant que la CSA inscrit ses actions dans la durée.