Dans le souci d'éclairer non seulement les pouvoirs publics mais aussi les spécialistes et le simple citoyen, la faculté de droit de l'université Saâd Dahleb de Blida a organisé, samedi et dimanche, un séminaire sous le thème «La délinquance juvénile». Au regard des statistiques en constante augmentation, la délinquance juvénile constitue une plaie sociale qu'il y a lieu de combattre à la source car les enfants constituent l'avenir de tout un pays, ont souligné les spécialistes présents. Des spécialistes de l'université de Blida, de celle d'Oujda (Maroc), des juristes et des représentants de services de police judiciaire ont pris part à ce séminaire dont les principaux axes de réflexion ont été les causes de la délinquance juvénile, la responsabilité pénale du délinquant mineur, la police judiciaire et les mineurs, l'instruction et le jugement des mineurs et enfin, l'application des peines. Selon le Dr Saïd Youssef, le délinquant juvénile est " avant tout une victime que nous devons aider et assister et non un criminel comme le considèrent beaucoup de gens. Dans son intervention, il a affirmé que nous devons revoir la majorité de nos règles de vie en commun, comme l'école, le code de la famille, le monde du travail et tout ce qui a trait à la vie en société car c'est le terreau de toutes les déviances. En Algérie, l'âge légal du mineur est défini par l'article 49 du code de procédure pénale à 13 ans, mais une fois cet âge atteint, il est passible de peines allégées, même si elles sont privatives de liberté, mais toujours dans le but de le protéger et de le réorienter. Certains aspects du code de procédure pénale sont inadaptés par rapport à cet article puisqu'il n'est pas prévu une loi propre pour les mineurs en ce qui concerne l'enquête préliminaire par exemple. L'enquête est donc menée de la même manière que pour les majeurs, comme d'ailleurs la durée de la garde à vue qui est la même que pour l'adulte, ce qui pourrait porter préjudice à ce mineur qui partage la cellule avec des délinquants adultes même si les officiers de la police judiciaire essaient de trouver des palliatifs en gardant le délinquant mineur dans leurs bureaux pour lui éviter la promiscuité avec des adultes. Plusieurs intervenants ont pris la parole pour contribuer à l'enrichissement du document. Première du genre, cette rencontre mériterait, selon plusieurs participants, d'être renouvelée par l'examen d'autres termes.